mardi 29 juillet 2008

Comment bêtement dépenser ses sous…

FMG © 2008

Après 3 semaines passées à l’étranger, sans me préoccuper des contraintes matérielles de la vie quotidienne européenne – mais avec d’autres préoccupations, bien plus fondamentales –, c’est avec un certain plaisir que j’ai retrouvé ma voiture. J’aime conduire et c’est toujours avec un ravissement certain que je tourne la clé de contact.

Retrouvant aussi, et c’est bien plus important, ma femme et mes amis, nous avions décidé de faire une petite visite à Namur, le berceau familial. J’ajoute à tous ces éléments positifs que ma santé a, quant à elle, décidé de montrer quelques signes de faiblesse. Sans doute les suites du froid malgache que j’ai enduré et aussi la conséquence du relâchement des défenses primaires lié au fait de se sentir enfin en vacances. Bref, un bon rhume abrutissant quelque peu les méninges de mon cerveau.

Toujours est-il qu’arrivant à Namur, ma tendre et chère me dit que les pompes ne sont pas trop chères dans ce coin. Je savais que le diesel allait diminuer de 3,7 centimes le lendemain et j’étais sûr d’avoir assez de carburant pour attendre cette baisse, mais voilà, la voix de la sagesse me guidait et je m’arrêtai donc à une station qui effectivement proposait un prix alléchant.

J’étais en train de remplir le réservoir quand ma compagne me glissa timidement : « Est-ce que tu sais que c’est de l’essence que tu es en train de mettre ? ». Ah ! Au prix actuel de l’essence, c’était de la folie pure pour ce moteur qui ne demande qu’un peu de diesel ! Bref, j’arrêtai tout… après une trentaine de litres transférés.

Moi qui n’ai rien d’un mécanicien, la question était « Est-ce bon ou non pour ce moteur diesel d’être abreuvé d’essence ? ». Je me souvenais d’un incident de ce type sur une autoroute de vacances. Mais il n’y avait eu que quelques litres du mauvais fluide et nous étions repartis insouciants, sans problème. Ici, cela me semblait plus mal parti : 30 litres d’essence pour un reste de quelques litres de mazout. La station d’essence était juste à côté d’un de ces garages « tout public toute voiture ». Je démarrai donc pour le rejoindre, une vingtaine de mètres tout au plus, afin de récolter un avis rassurant.

Dès que j’eus interrogé le réceptionniste, je compris à sa tête que c’était mal parti. Il fallait tout vidanger. Sinon, mon moteur risquait bien d’avoir de sérieux problèmes. J’eus beau l’interroger sur toutes les alternatives possibles, il ne semblait y en avoir qu’une seule. Vidanger. Avec un coût évident, mais avec aussi l’espoir que ça repartirait sans problèmes et que ça ne resterait qu’un mauvais souvenir. Entre deux maux, il faut choisir le moindre… Bref, je n’hésitai pas trop longtemps.

Le mécanicien qui s’occupa du travail n’a certainement pas inventé le fil à couper le beurre. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on attend d’habitude d’un mécanicien. Mais enfin, il a semblé assez hésitant. Faut dire qu’il avait droit à 4 spectateurs scrutant le moindre de ses mouvements. Après un temps certain, il nous déclara fièrement que le réservoir était vide et qu’il avait retiré 30 litres. Nous lui expliquâmes poliment que le réservoir contenant au départ une dizaine de litres de diesel et qu’ayant ajouté une trentaine de litres d’essence, il devait y avoir environ une quarantaine de litres à soutirer. Vu comme ça, ça paraît assez logique. Mathématique plutôt. Le mécanicien était visiblement sceptique, mais il reprit quand même son aspiration avec sa belle machine et récupéra encore une dizaine de litres. Quelle surprise !

Garage sympa, en fait : ils m’ont prêté un bidon pour que j’aille chercher quelques litres (de diesel) pour relancer la machine. Ouf, ça a marché ! Il ne restait plus qu’à payer (non sans une tentative vaine et désespérée de ma femme d’obtenir une réduction du tarif forfaitaire exorbitant). Et ensuite aller faire le plein d’essence. Enfin non, le plein de diesel. Au total, il m’aura coûté 4 fois plus qu’un plein normal…

Que retenir de tout cela ? À vrai dire, pas grand chose. Il faut vraiment être bête et stupide pour faire une telle erreur avec sa propre voiture. Et retenir qu’on est bête et stupide n’est jamais une bonne nouvelle ! Pour le reste, ce n’est jamais qu’une perte ridicule de quelques euros. Par les temps qui courent, ce n’est pas rien. Mais enfin, on y survit. Et je ne crois pas que ce soit pour cela que mon état a vachement empiré. Quoique.

Bah, au bout du compte, notre visite à Namur fut bien agréable. C’est vraiment une ville que j’aime. Mais promis juré, la prochaine fois que j’y ferai le plein, je regarderai à deux fois avant de presser la gâchette ! Il n’y a pas toujours une femme attentive à vos côtés ni un garage compatissant juste à côté !

3 commentaires:

  1. Quand rien ne va plus, rien ne va plus !
    ...
    Pourquoi ne pas s'asseoir ou s'allonger quelque part et ne rien faire du tout ?

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  2. Ma grand-mère disait toujours "Plaie d'argent n'est pas mortelle" ce qui bien entendu n'est vrai que dans une certaine mesure...

    Que dire : il y a des moments où...

    :-)

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  3. C'est précisément le genre de situation dans laquelle j'aurais pu me retrouver moi-même, tête en l'air que je suis. Moi ça m'a plutôt rassurée de voir que ça peut arriver aux autres, et surtout à un homme !!
    Une anecdote de plus à ajouter à notre super séjour !

    Nath

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