Allumeur de réverbères
Qu'y a-t-il de plus beau sur terre
Que de faire naître la lumière
Là où c'est nécessaire ?
dimanche 7 septembre 2008
Ombre et lumière
Certains aiment vivre dans la lumière. D’autres dans l’ombre. D’autres encore parfois dans la lumière et parfois dans l’ombre. Qu’importe après tout. C’est une question de choix, de personnalité, de bien-être.
C’est l’évidence même, et dit comme ça, il ne se trouvera personne pour me contredire, tellement c’est flagrant. Mais cette évidence devient plus subtile lorsque l’autre n’agit pas dans la lumière alors qu’on voudrait qu’il le fasse ou accapare à lui les feux des projecteurs alors qu’on aimerait bien qu’il soit un peu plus discret.
Ce deuxième cas est fréquent, mais finalement assez simple à gérer. Nous connaissons tous ces personnes qui ont toujours besoin de se mettre en première place, de montrer que rien ne serait possible sans eux, de briller dans la lumière même quand celle-ci n’est pas limpide. Ils sont un peu énervants à force de trop en mettre, mais finalement personne n’est dupe et on les laisse faire sans trop se préoccuper de les remettre à leur place. Finalement, leur lumière n’est jamais qu’un peu de vent.
Le premier cas est plus délicat, plus difficile à comprendre et à accepter, du moins pour ceux qui vivent dans une lumière normale. Le problème de quelqu’un qui vit plus dans l’ombre qu’il ne le devrait, c’est qu’on ne le voit guère, qu’on ne sait pas trop ce qu’il fait… et qu’on finit donc par croire qu’il ne fait rien puisque ceux qui sont dans la lumière ne voient pas trop ce qui se cache dans l’ombre.
Est-ce que pour autant ceux qui se sentent à l’aise dans l’ombre ne font rien ? Est-ce qu’ils prennent moins leurs responsabilités ? Est-ce qu’ils sont moins efficaces, responsables et méritants que ceux qui n’oublient jamais d’allumer l’interrupteur pour qu’on voie ce qu’ils font alors que les premiers ne passent pas leur temps à éteindre l’interrupteur, mais aiment agir quand il est éteint ?
Même s’il m’arrive d’être dans la lumière, quand il le faut, je suis plutôt un homme de l’ombre. Réverbères ! Je ne suis pas créateur de lumière. J’aime la lumière, mais simplement pour la renvoyer, la rediriger là où elle est nécessaire. Et je n’aime pas trop me placer moi-même dans le faisceau ainsi créé. Je reste du côté du réverbère, mais je ne vais pas du côté de la lumière.
Ai-je tort ? Sans doute en partie. D’aucuns me le reprochent d’ailleurs. Et j’ai plutôt tendance à considérer qu’il n’y a pas de fumée sans feu. J’aimerais simplement qu’on considère aussi qu’il n’y a pas de rai sans lumière et que si l’ombre laisse apercevoir un peu de ce qui s’y vit, c’est bien qu’il doit y avoir de la lumière quelque part. Sans doute est-ce difficile pour certains d’y croire encore lorsqu’on ne voit que l’ombre. Et sans doute donc, faut-il accepter de se mettre parfois dans la lumière, même si on n’aime pas ça, même si on n’en retire pas grand chose, si ce n’est vacuité et futilité. Ainsi va la vie, sans doute ?
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La pudeur, la discrétion, ne sont pas des défauts, elles sont plutôt des qualités honorables. Mais elles desservent parfois et sont incomprises, c'est vrai. Oui il faut savoir se mettre un peu en lumière... car les autres le font rarement pour toi.
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