mardi 8 mai 2007

Un peuple en marche

Brigitte Halot © 2005

Quand je suis en mission, j’essaie de faire le maximum de mes déplacements en marchant. D’une part, je crois que c’est le meilleur moyen de « sentir » une ville. D’autre part, j’aime bien marcher, mais je ne le fais que rarement en temps normal. Je n’ai pas la vocation d’un randonneur et j’avoue que je ne suis pas trop tenté de marcher pour marcher. Mais j’aime marcher de manière fonctionnelle, pour aller d’un endroit à un autre. Cela permet de penser autrement. On se laisse aller par le rythme de la marche. La pensée adopte ce rythme. Elle ouvre des portes qu’on ne connaît pas vraiment. Chez moi, il m’est quasi impossible de marcher pour aller quelque part. Nous n’avons pas de voisins amis. Le commerce le plus proche est à 1 km et c’est une pharmacie que - heureusement - je ne fréquente pas trop.

Bref, je marche. Pour le moment, je suis à nouveau à Antananarivo, Madagascar. J’y marche. Dans ma vie, j’ai souvent été dans des embouteillages. En voiture évidemment et un peu partout dans le monde. Je me souviens avoir vécu, il y a plus de 10 ans déjà, des embouteillages de mobylettes, à Hanoï, Vietnam. Mais ici, Antananarivo, Madagascar, c’est le seul endroit où je suis fréquemment pris dans des embouteillages… de piétons !

Les Malgaches marchent. Pas seulement ici à Antananarivo. Mais partout dans l’île. Vous pouvez vous trouver sur un chemin de campagne, perdu dans la brousse. Inévitablement, vous allez rencontrer des marcheurs le long de la route. Le plus souvent bien chargés et les pieds nus. Qu’il pleuve ou qu’il vente. Qu’il soleille ou qu’il grise. Que le sol monte ou descende.

Madagascar, c’est un peuple en marche. Inéluctablement. Inexorablement. Dans le travail, c’est un peuple en marche. Un peu comme dans une fourmilière. Ça bouge dans tous les sens. Ça marche. Il y a encore du chemin à faire. Mais ça marche. Quelle force !

2 commentaires:

  1. J'ai eu la chance de t'accompagner à Madagascar. C'est vrai qu'une image qui me restera toujours de ce pays c'est celle des malgaches qui marchent. Comment ne pas garder également en mémoire le sourire de tous ces enfants rayonnants malgré la pauvreté qui les entoure.

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  2. Tiens, un point commun avec Franck : lui non plus il n'aime pas marcher sans avoir un but précis, bref, flâner ou se promener de manière générale, ce n'est pas son truc. Alors que moi, c'est ce que je préfère : prendre mon temps (quand j'en ai)pour déambuler et découvrir les boutiques ou tout simplement le charme d'une promenade dans la campagne sarladaise par exemple !!

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