dimanche 2 septembre 2007

Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse

Pour la deuxième fois depuis le début de l’année 2007, j’ai été victime du terrorisme international. À cause de celui-ci, il est interdit maintenant de transporter dans la cabine d’un avion tout récipient, à moins que celui-ci ne soit dans un plastique transparent et qu’il n’ait pas une capacité de plus de 100 ml.

La première fois, en revenant des USA, la KLM nous avait offert une petite maison contenant du genièvre. Mais il nous avait fallu changer d’avion pour arriver en Belgique, et au contrôle, cette petite bouteille avait été confisquée puisqu’elle ne figurait pas dans un plastique transparent !

Depuis lors, j’ai pris plusieurs fois l’avion, avec mon petit sac en plastique, et les quelques récipients dont j’ai besoin : dentifrice, déodorant, gel de douche et after-shave. Pour ces deux derniers, je transvase dans un autre récipient (m’étant déjà fait confisquer en 2006 un flacon de gel de douche, plus grand que 100 ml). La bouteille que j’utilise pour l’after-shave m’accompagne depuis au moins 5 ans. Elle n’a plus d’étiquette, a déjà contenu toutes sortes de marques différentes et je ne la remplis que par petites quantités.

Pour des raisons de liaisons aériennes, j’ai dû passer cette fois par l’aéroport de Marseille. J’en gardais un très mauvais souvenir : la dernière fois que j’y étais passé, on m’avait presque confisqué mon ordinateur sous prétexte que je n’avais pas le papier prouvant qu’il m’appartenait ! Mieux vaut en sourire, sauf à lire la suite !

Cette fois, je sors de mon sac l’ordinateur et le sac transparent avec les quelques récipients. En toute confiance. Mais voilà que la préposée regarde le sac, en sort le flacon d’after-shave, l’ausculte et me dit que cela ne va pas. Je lui dis que tout est en ordre, que j’ai d’ailleurs passé de nombreux contrôles avec ce flacon, et lui demande ce qui ne va pas. Elle me répond :
- Il n’y a pas d’étiquette !
- Oui, je sais, je l’ai enlevée. L’étiquette n’a pas d’importance.
- Mais je ne peux pas savoir si ce récipient est inférieur ou non à 100 ml !
- Vous voyez bien qu’il n’est pas supérieur… vous devez en voir beaucoup de récipients de moins de 100 ml !
- Oui, mais ce n’est pas marqué. Je ne peux pas laisser passer ça. C’est le règlement.

J’ai abandonné. Devant la stupidité, que voulez-vous faire ? J’aurais pu exiger de voir le règlement. Je suppose qu’il y est fait mention de récipients de maximum 100 ml, sans faire état du fait que la capacité du récipient doit être spécifiquement indiquée. J’aurais pu exiger de voir le supérieur de la cerbère, mais il aurait sans doute soutenu sa collègue. Bref, j’ai abandonné et j’ai vu le flacon valser à la poubelle, ce qui a fait le bonheur d’une boutique free-tax à laquelle j’ai racheté un flacon d’after-shave (non sans vérifier qu’il n’était pas supérieur à 100 ml et que c’était bien indiqué).

Avec le recul, j’en veux peut-être surtout aux instituteurs qui ont enseigné les mesures de capacité à cette charmante donzelle. Je suis quasi sûr qu’ils ne lui ont jamais demandé d’estimer la capacité de différents récipients. Elle a sans doute dû faire de nombreuses conversions entre ml, cl, l, dal, etc., exercices totalement inutiles. Mais apprendre à estimer une capacité, cela ne se fait que trop rarement. C’est d’ailleurs un savoir-faire très difficile. Tellement important pourtant. Surtout quand on est chargé de contrôler des récipients. Enfin, rassurez-vous, je ne vais pas en faire un plat. Juste un flacon.

1 commentaire:

  1. Normal que tu aies eu des problèmes avec les capacités : c'est ton domaine ! Compétence ou capacité ? La personne n'avait pas la compétence nécessaire pour évaluer le récipient.
    :)

    Brigitte

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