dimanche 6 janvier 2008

Épiphanie, la fête des petits

L’Épiphanie a toujours été pour moi une fête particulière. D’abord, parce que c’était une fête en mouvement. Dans la maison de mon enfance, il y avait une crèche qu’on plaçait dans le courant du mois de décembre. Le jour de Noël, on y plaçait naturellement le petit Jésus. Et le voyage des rois mages commençait : ils allaient faire tout le tour de la pièce. Chaque jour, ils avançaient un peu. On les plaçait là où on pouvait. Mais inexorablement, leur avancée leur permettait d’arriver à la crèche le 6 janvier. J’aimais ce mouvement.

J’aimais aussi – et sans doute, j’aime encore – le symbole de cette marche. Trois rois, parmi les plus puissants de la terre, se mettaient en route guidés par une improbable étoile. Rien que cela est déjà extraordinaire : accepter de tout laisser et de se mettre en mouvement pour suivre une étoile ! Tenter, sans force et sans armure, d'atteindre l'inaccessible étoile !

Tout ça pour quoi ? Aller se prosterner devant un bébé né dans une vulgaire crèche, déjà rejeté de tous les bourgeois et autres enfarinés. C’est assez incroyable (et je ne sais pas si j’y crois vraiment). Des « grands de ce monde » viennent rendre hommage à un petit bébé, inconnu et ignoré de tous. Belle humilité. Reconnaissance de la vie, des plus petits d’entre nous.

Et pour terminer la belle histoire, un dernier pied de nez aux puissants : alors qu’Hérode attend le retour des rois mages pour aller liquider ce bébé qui menace son trône, ceux-ci ont l’idée malicieuse de s’en aller par un autre chemin, à la sauvette ! Dommage cependant que cela ait fini dans le massacre d’innocents bébés nés à la même époque…

Il nous est surtout resté de cette fête nomade le partage de la galette des rois, à la recherche de la précieuse fève. Avec distribution aléatoire des morceaux grâce au plus petit – c’était souvent moi – placé sous la table et décidant de tout ! Et voilà qu’on devient « roi » ou « reine » d’un jour par pur hasard, sans que personne ne songe à remettre en question cette royauté ! Avec en plus le droit de choisir sa reine (ou son roi) !

Décidément, notre monde n’a-t-il pas beaucoup à apprendre de cette fête ?

1 commentaire:

  1. C'est adorable, cette histoire d'Epiphanie. C'est vrai que si on regroupe tout, histoire ou légende, symbole, l'année débute de façon assez magique!
    Vive les rois... de l'improbable, de l'impensable, de l'imaginaire immense!!!
    ;-)
    Fabien en disant les parts m'a faite reine : alors je l'ai choisi pour mon roi !

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