samedi 11 juillet 2009

À l’ombre du baobab

FMG © 2009

Faire des missions en Afrique a du bon, en plus de l’intérêt professionnel. Dans cette cité de Mahajanga, on se sent un peu pris par la sagesse de ce baobab séculaire… Voilà 800 ans qu’il borde la mer. Ça lui a donné le temps de se faire une sagesse, y compris lorsque son tronc servit de poteau d'exécution pour les condamnés à mort.

À quelques pas de ce doux monstre de près de 22 mètres de circonférence (à 1 mètre du sol), je viens de déguster un excellent repas. Salade de radis, poisson au curry, bananes flambées, pichet de vin… Délicieux. Tout ça pour 16 000 Ariary, soit environ 6 EUR ! Le patron était visiblement ravi de m’avoir comme client… et vraisemblablement aussi la dizaine de malgaches qui vivent grâce à leur travail dans ce restaurant (chacun d’eux permettant sans doute à leur famille de manger et de vivre plus ou moins convenablement).

Installé sur la terrasse, j’ai été interpellé une vingtaine de fois. La plupart du temps, par des vendeuses de fruits (moi qui n’en mange pas…). D’autres vendeurs de toutes sortes. Puis trois ou quatre pauvres, handicapés, dévastés… Et même une jolie jeune fille m’adressant son plus beau sourire aguichant et me faisant des signes de bienvenue… Ces interpellations sont la réalité. J’ai choisi, depuis longtemps, d’y être indifférent (même à la jeune fille !). C’est un choix, une question pour moi de survie morale. Ce n’est pas un choix facile. Est-ce un bon choix ? Je n’en sais rien. Je suis indifférent à l’interpellation… mais pas à la personne qui m’interpelle. Cela ne change malheureusement rien pour elle…

Comment faire pour que la sagesse du baobab séculaire profite à tout le monde ?

2 commentaires:

  1. Salatian: davanir vag(e)atarian à Madagascar! Ha Ha ha
    Bd ;-)

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  2. Je mange des fruits et, curieuse du goût des fruits tropicaux, j'en aurais sans doute acheté ! Mais je serais tout aussi gênée. Et je le suis autant devant la mendicité en ville chez nous : il n'y a pas de bon choix, donner ou pas, on a toujours l'impression de faire faux.

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