samedi 16 avril 2016

Juger avant le lever du rideau

Notre petite Belgique a été secouée par la démission de deux ministres, deux femmes, à des niveaux de pouvoir différents et pour des raisons bien différentes. Ce soir, on sait que la Ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Petite Enfance, en Communauté française de Belgique, sera remplacée par deux autres femmes. Au lieu de réactions positives face à cette féminisation accrue et renouvelée, je n’entends, je ne lis, que des cris au scandale. Quoi, deux ministres pour le prix d’une ! Qui plus est, en promouvant à la place d’une bruxelloise deux wallonnes (même si l’une d’entre elles habite Schaerbeek) ! Et autres critiques aussi futiles que vaines…

Ne comptez pas sur moi pour commenter ces nominations en tant que telles, ni même les événements qui les entourent. Si je réagis, c’est surtout parce que je suis effaré de voir que la critique à l’aveugle devient de plus en plus la règle. Pas seulement au niveau du citoyen lambda qui déverse sa bile dès qu’il le peut ou des faiseurs d’opinion qui la plupart du temps pensent que celle-ci ne peut avoir de sens que si elle est négative, mais surtout au niveau des personnes soi-disant responsables qui ne font pas mieux. Aujourd’hui, le bon ton est de dire du mal de ce qui se passe, quoi qu’il se passe. Par définition, il faut être contre et le dire !

Même s’il ne se passe encore rien ! Comment accepter ces critiques négatives alors que le spectacle n’a même pas encore commencé ? Comment accepter que – lorsqu’il commence – on ne met en évidence que ce qui ne va pas, même s’il y a des tas de choses qui avancent et qui sont réalisées ? Bien sûr, c’est le jeu de l’opposition. Mais depuis quand une opposition constructive vise-t-elle seulement à déconstruire ?

Il est vraiment interpellant de constater qu’aujourd’hui – pour de nombreuses personnes – exister ne peut avoir de sens qu’en critiquant, voire en niant, l’autre. L’accès à la communication numérique, alors qu’il peut apporter tant d’échanges enrichissants, se réduit souvent à une « égotisation » monumentale où chacun, sûr de sa supériorité, avance ses pions en écrasant ceux des autres, sans même les regarder.

Mais où allons-nous ?

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