Un peu partout dans le monde, en Belgique – des deux côtés linguistiques -, en France… et ailleurs, les « politiciens » traversent une crise profonde dont ils n’ont apparemment pour la plupart aucune conscience de l’immensité. Quand c’est possible – et je ne parle pas ici des nombreuses fois où c’est impossible – leur argument majeur semble être « mais il n’y a rien d’illégal ! ». Ils s’obstinent dans cet argument, sans se rendre compte que la question n’est plus du tout là. La seule chose qu’on attend de leur part n’est pas la légalité – qui est de l’ordre des conditions minimales – mais un minimum de sens éthique. Et là, on est loin du compte.
Nos « élus » – enfin, du moins beaucoup d’entre eux – ne semblent plus avoir aucun sens de la réalité. Eux qui, en tant qu’élus, gagnent déjà relativement bien leur vie – je veux dire par là qu’ils reçoivent pas mal d’argent tous les mois, sans affirmer pour autant que leur vie est gagnée, car là, j’ai quelques doutes – estiment tout à fait normal de toucher en plus des « jetons de présence », quand ce n’est pas plus que ça, pour les divers mandats qu’ils exercent du fait de leur statut d’élus. À aucun moment, ils ne semblent se rendre compte qu’il y a par ailleurs des tas de personnes qui exercent, non sans compétences ni disponibilités, des mandats non moins exigeants dans le monde associatif, voire même professionnel, et cela de manière totalement bénévole. Non, ce n’est pas parce qu’on fait partie d’un conseil d’administration qu’on bénéficie nécessairement de « jetons de présence » (ou plus). Non, ce n’est pas parce qu’on s’engage au service d’une cause qu’on en retire nécessairement du profit. Non, ce n’est pas parce qu’on exerce des mandats non rémunérés qu’on est moins compétent qu’un mandataire politique qui s’enrichit sur le compte de la collectivité. Non, ce n’est pas parce qu’on a été élu à un poste qu’on peut, de manière quasi automatique, profiter du système – fusse-t-il légal – pour se remplir les poches à travers une multitude de mandats ou par l’intermédiaire d’emplois qui n’ont de vrai que l’argent qu’ils rapportent.
Il est effrayant de voir que ces pratiques affolantes paraissent à la plupart de nos élus comme des évidences nécessaires à la qualité de l’exercice de leurs fonctions. Sans se rendre compte qu’ils baignent en pleine corruption et qu’ils ont perdu tout sens du service public.
Or, c’est la seule chose qu’on est en droit d’attendre de leur part : le sens du service public. Basé sur une réelle éthique politique. En partant de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, il n’y a aucun parti qui oserait déclarer : « Vous savez, nous, la seule chose qui nous intéresse, c’est de nous en prendre plein les poches ». Et pourtant, la vraie réalité semble bien se trouver du côté de ce discours politiquement incorrect.
Tous les politiciens ne sont pas à mettre dans le même sac ! Bien au contraire ! Mais il y a quand même – malheureusement – de quoi se poser des questions sur la plupart d’entre eux ! Une seule solution : qu’ils nous apportent des réponses concrètes et éthiques. Est-ce encore possible ?
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