Sous conditions, ces congés de longue durée permettent aux détenus de sortir de prison une semaine sur deux, soit nettement plus que les 36 heures mensuelles légales. C’est une manière d’ouvrir les portes des prisons, tout en les désengorgeant. Une mesure qui a fait ses preuves : depuis sa mise en œuvre, la délinquance n’a pas augmenté. Ce n’est pourtant pas une réussite totale : sur 700 détenus concernés par ces congés, 70 seulement ont vu leur procédure s’arrêter en chemin. Dix pourcents d’échec, c’est vraiment infime.
Alors, pourquoi supprimer ces congés de longue durée ? Il n’y a aucune justification rationnelle, que du contraire. La seule explication est la volonté de se montrer fort et d’adopter une position sécuritaire comme un arbre pour cacher la forêt de l’indigence politique face aux enjeux du vivre-ensemble dans la diversité plurielle. Faire croire qu’on résout un problème, alors que la solution avancée n’a strictement rien à voir avec le problème, bien au contraire.
Loin d’apporter une quelconque solution, la suspension de ces congés pénitentiaires de longue durée va entraîner son lot de difficultés.
- Comment sera géré l’inévitable regain de surpopulation carcérale ? On peut douter du fait que le gouvernement accordera un encadrement supplémentaire à ce niveau.
- Comment vont réagir les détenus qui espéraient pouvoir bénéficier de ces congés pour engager leur réinsertion dans la société ? Ce n’est en tout cas pas cette suspension qui les réconciliera avec celle-ci.
- Quelles mesures positives seront adoptées pour favoriser une véritable réinsertion, fondée non sur la peur du gendarme, mais sur la volonté de trouver sa place dans la société dans le respect mutuel ? Une mesure sécuritaire n’a jamais apporté la moindre aide à cet égard.
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