D’aucuns savent que je consacre un peu de mon temps à la vie politique de ma commune. Officiellement, je n’ai aucun pouvoir : je ne suis mandataire dans aucune institution représentative (conseil communal, CPAS, CCATM…) et je ne représente finalement que moi-même au sein d’un groupe – ECOLO pour ne pas le nommer – au sein duquel j’ai certaines responsabilités.
Cet engagement est assez récent : il correspond à mon dernier déménagement, il va y avoir cinq ans. Cela ne veut pas dire qu’avant je ne m’intéressais pas à la chose publique, mais je vivais en Région flamande, ce qui ne me poussait pas, pour différentes raisons, à participer activement à la vie citoyenne locale. En me retrouvant en 2016 en Région wallonne, j’ai senti qu’il était temps de me (ré)engager en tant que citoyen actif. J’avais déjà fait plus ou moins ça en Région bruxelloise plus de trente ans auparavant, mais ça me paraissait bien loin.
Bref, à défaut d’avoir un mandat quelconque qui n’est pas un objectif en soi, je participe activement à la vie de ma commune, non seulement dans son quotidien citoyen, mais aussi dans les prises de décision et d’orientation qui sont prises au niveau politique. C’est une expérience passionnante, sans cesse renouvelée. Ça ne veut pas dire « sans problème » ! En réalité, des problèmes à résoudre, il y en a chaque jour.
Tout cela n’a pas trop d’importance. Ce dont je souhaite parler aujourd’hui, c’est des « Y a qu’à… ». Ce sont de petites bêtes qu’on n’arrête pas de rencontrer une fois qu’on s’engage dans la vie citoyenne. Le plus souvent, elles sortent d’ailleurs, avec la meilleure bonne foi, de la bouche des citoyens et des citoyennes lambda. Leur authenticité ne fait aucun doute. Lorsque quelqu’un dit « Y a qu’à… », c’est un cri du cœur parfois même raisonné. Et vraisemblablement, dans la plupart des cas, il suffirait effectivement de… Sauf que ce n’est jamais aussi simple. Sauf que les problèmes et les situations sont toujours plus complexes que ce qu’on aimerait tous en penser.
En écrivant cela, je ne cherche nullement à dédouaner les politiques de leurs responsabilités. Si la solution évidente d’un problème citoyen est « qu’il n’y a qu’à faire ça… », il faut que les politiques essaient de le faire. Je dis simplement qu’en réalité, c’est quasi toujours plus compliqué que « ça » et que, de plus, « ça » ne se fait pas en un seul jour, qu’il ne suffit pas de le décider pour que « ça » se réalise comme par enchantement.
Cela signifie-t-il que les adeptes du « y a qu’à » doivent se taire ? Non. C’est sans doute l’indispensable discours des « militants ». S’ils commencent à s’encombrer de principes de réalité, ils ne diront vraisemblablement plus jamais quoi que ce soit. Or, le discours militant est indispensable pour éveiller les consciences, pour questionner les pratiques, pour douter du train-train soporifique, bref, pour secouer l’immobilisme naturel du système…
Face à ces « y a qu’à… » militants, le discours politique devrait être « c’est une bonne idée, analysons-la ainsi que ses incidences… et puis décidons et agissons ». Est-ce toujours ce qu’il se passe ? Je n’oserais pas l’affirmer. Mais ce que je peux affirmer par contre, c’est que dans la plupart des situations, que ce soit à un niveau local ou plus global, le « y a qu’à… » ne suffit pas, même si sa pertinence est souvent importante. La réalité l’est aussi…
Bref, il n’y a plus qu’à…
Allumeur de réverbères
Qu'y a-t-il de plus beau sur terre
Que de faire naître la lumière
Là où c'est nécessaire ?
dimanche 29 août 2021
Y a qu'à…
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Le "yaka" relève de l'impulsion. Le plus souvent, "yaka" voudrait mettre les autres en mouvement et être ainsi débarrassé du problème. Sans s'impliquer soi-même. Le "yaka" sert à impliquer les autres. Dès qu'on s'implique soi-même on se rend vite compte de ce qu'il "yapasdeyaka".
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