« Courage ! » Cette parole, je l’ai entendue souvent, surtout cette dernière année. Sans doute, l’ai-je prononcée moi-même, avec les meilleures intentions du monde, comme pour toutes les personnes qui manifestent ainsi leur solidarité avec celui ou celle qui est en difficultés. Pourtant, le courage, ça n’existe pas…
Bien sûr, quand on est confronté à certaines situations où il faut y aller ou ne pas y aller, face à un danger plus ou moins réel, on a besoin pour y aller de se dire « Allez, j’y vais… ». Et ce n’est pas simple. Peut-être là, y a-t-il du courage, je ne sais pas trop.
Dans la plupart des situations où on nous souhaite du « courage », celui-ci n’en est pas. Parce qu’il n’y a pas vraiment de décision face à quelque chose qui nous dépasse. Il y a – je crois, en toute humilité – seulement alors de l’adaptation.
« S’adapter ». C’est le titre du livre avec lequel je termine mes journées et commence mes nuits pour le moment. Il m’a été offert par trois de mes nièces lors des fêtes de fin d’année. Très bien écrit par Clara Dupont-Monod. Avec de belles distinctions méritées : Prix Goncourt des lycéens, Prix Femina, Choix Goncourt de l'Orient, Prix Landerneau…
Ce livre parle du courage d’enfants et d’adultes qui n’en ont pas, face à un enfant qui n’a pas vraiment d’existence. Aucun ne fait preuve de courage, mais tous s’adaptent. Sans en avoir nécessairement conscience. Dans cette adaptation, ils peuvent paraître ou non « courageux ». En réalité, il y a une situation bouleversante avec laquelle il faut vivre. Il n’y a alors qu’une seule solution : s’adapter. Ne pas le faire, c’est risquer à son tour de ne pas exister. La vie est plus forte, même si elle ne montre plus jamais sa force.
S’adapter. C’est la seule chose qu’on peut vraiment faire finalement…
Merci François-Marie. Voilà une réflexion riche en substance. A disserter, à réfléchir.
RépondreSupprimerCe livre semble toucher beaucoup, tu n'es pas le premier de mes amis à en témoigner !
RépondreSupprimerMerci pour cette réflexion très juste. Le courage, ce n'est sans doute pas perçu "de l'intérieur" : c'est pour les autres qu'une situation difficile paraît nécessiter du courage, en souhaiter c'est montrer de l'empathie, mais quand on est concerné, on ne le nomme et le ressent pas ainsi. J'ai perçu cela aussi en accompagnant mon conjoint malade, ou bien en divorçant, ou en vivant un deuil, enfin quand on m'a souhaité ou trouvé "du courage" : on s'adapte, car on n'a pas le choix ! La vie est certes plus dure à certaines périodes, mais on reste soi-même, et l'on peut goûter la vie pleinement malgré les pages plus sombres, les plages plus ombrées... La vie est ainsi, faite d'ombres et de lumières, inéluctablement. Merci pour cette réflexion sensible. Toutes mes bonnes pensées.