vendredi 16 octobre 2009

Toutes les cinq secondes

Toutes les cinq secondes, un enfant meurt de faim. Cela fait 288 enfants morts chaque jour. Cent cinq mille cent vingt enfants morts par an. De faim.

Pendant ce temps, nos poubelles regorgent de nourriture. Ne soyons pas simplistes : le problème de la faim dans le monde est loin de se réduire à un combat entre ceux qui mangent au-delà de ce dont ils ont besoin et ceux qui n’ont quasi rien pour s’alimenter.

Il n’empêche, on ne fait pas grand chose pour éradiquer ce problème. Le gouvernement belge a désormais des pouvoirs spéciaux pour lutter contre la grippe AH1N1. Il n’en a malheureusement jamais eu pour lutter contre la faim dans le monde. Ni aucun autre gouvernement.

La Journée mondiale de l’alimentation est là pour nous rappeler ce fléau. Comment peut-on accepter que des gens meurent aujourd’hui de faim ou de malnutrition alors que, globalement, il y a trop d’alimentation. Bien sûr, c’est la crise… mais ne devons-nous pas tout faire pour assurer la sécurité alimentaire mondiale ?

Que pouvons-nous y faire ? Sans doute donner de l’argent aux organisations qui luttent. Chercher aussi à acheter équitable. Puis être conscient de ce qu’on fait lorsque l’on mange. Pas pour se culpabiliser, mais pour être responsable.

Il en va de l’honneur de l’humanité.

mercredi 14 octobre 2009

Balade d'automne

FMG © 2009

Comment résister à l’appel d’une balade autour du lac ? Il faisait beau, mais froid. Ma tête avait besoin de se détendre et mes pieds, sans doute, de marcher. La lumière était lucide et responsable. J’étais seul.

Une vingtaine de minutes suffisent pour faire le tour, à un rythme de promeneur. J’imagine que les joggeurs le font entre cinq à dix minutes. Rien que le simple fait de marcher transporte dans un autre monde, en dehors du temps, proche de la rive, loin des dérives. On finit par ne plus penser à rien, si ce n’est à la richesse des tons automnaux.

L’automne est souvent perçu comme une saison morose. C’est vrai que les jours déclinent, que la froidure s’installe, que la nature s’engrise. Mais « l’automne est le printemps de l’hiver », disait Toulouse-Lautrec. Les couleurs de la vie s’y immiscent et créent un univers à part, éphémère dans le temps, mais lumineux dans sa profondeur. Et quand le soleil se joint à la fête, la tête est en balade.

mardi 13 octobre 2009

So long, Frank !

Il est parti comme il a vécu sa vie : en la flambant ! Mourir à 34 ans, bourré d’alcool et dans les bras d’une belle Sénégalaise… j’en connais d’autres qui seraient prêts à tenter l’expérience !

Frank Vandenbroucke est donc parti sous d’autres cieux. Il y a longtemps qu’il en a vu de toutes les couleurs.

Un cycliste pareil, la Belgique n’en a sans doute jamais eu. Ce ne sont pourtant pas les cyclistes de génie qui manquent à la Belgique. Mais VDB, c’était autre chose. Un talent incommensurable, une verve sublime, une intelligence de course remarquable, une confiance en soi démesurée… Tout cela l’a amené à des victoires inespérées, il y a une dizaine d’années. Puis, ce fut la chute. Sans doute avait-il été trop confiant, en lui et en d’autres. Dopage, drogue, délires… les D de la vie lui ont joué de vilains tours.

Il a continué à y croire. Moi aussi. Chaque année, je me disais « Cette année, c’est l’année de Frank ! Il va gagner à nouveau, retrouver sa place… ». C’est sans doute ce qu’il se disait aussi, comme tant d’autres.

Sa place, il ne l’a jamais retrouvée. Du moins, celle dans le peloton. Ou plutôt, devant le peloton. Aujourd’hui, il a peut-être trouvé – enfin – sa vraie place. J’ose l’espérer en tout cas. Le cœur ému. C’est sans doute cette place-là qu’il aura le plus gagnée : celle dans le cœur de ses milliers de supporters.

Frank Vandenbroucke, « Francesco del Ponte », a vécu.

samedi 10 octobre 2009

J’entends Jarrett, j’arrête tout !

Hier soir, vendredi 9 octobre 2009, j’ai raté Keith Jarrett en solo au Bozar (Palais des Beaux-Arts) ! Et je m’en veux. J’ai appris l’existence de ce concert il y a une semaine. Je me suis dit que ce serait complet… et je n’ai pas cherché à en savoir plus. J’aurais dû. Peut-être aurais-je trouvé une place et n’aurais-je pas raté ce moment exceptionnel.

Il y a une trentaine d’années, Jarrett était aussi pour un soir, dans la même salle. Je n’avais pas de place. Je m’y suis rendu le soir-même, en toute naïveté. Au cinéma, on achète sa place quand on s’y rend ! Je croyais que c’était la même chose pour un musicien de jazz. Cette fois-là, ça avait marché : quelques places s’étaient libérées en dernière minute et j’avais pu en acheter une pour un concert exceptionnel. J’étais heureux : j’avais vu, au moins une fois, le maître jouer un de ces concerts solos qu’il est le seul à pouvoir donner.

Je croyais d’ailleurs qu’il ne faisait plus de concert solo. Il était atteint du syndrome de fatigue chronique et ne parvenait plus à assurer de telles prestations. Apparemment, ce n’est plus le cas. Je m’en réjouis, mais ça me fait encore plus râler d’avoir raté ça !

Keith Jarrett, c’est à lui que je dois la découverte du jazz, ou du moins d’autres musiques. Comme beaucoup, c’est passé par « The Köln Concert », paru en 1975. Une musique envoûtante, qui parle aux tripes, aux sens, aux fantasmes, aux rêves. Jarrett a tout fait : du jazz bien sûr, mais aussi du classique, de la musique world, du folk, de la composition… C’est pour moi un des artistes les plus complets de notre époque. Il a un sens incroyable de la mélodie, de la rupture, du rebond.

Et dire qu’hier soir, il était à quelques kilomètres… Il me reste à espérer que ce concert sorte en CD !

mardi 6 octobre 2009

Illusions auditives

Décidément, je nage en pleine illusion ! Après la finesse d’une illusion d’optique, je me suis laissé prendre aux subtilités des illusions de la certitude, ou plutôt des incertitudes.

Voilà que me tombent dessus des illusions acoustiques, voire des hallucinations. C’est plutôt plaisant. En réalité, c’est un sujet très sérieux, présenté avec qualité sur un site y consacré. Je conseille l’illusion musicale « La mélodie des silences » où, comme son nom l’indique, une mélodie surgit de silences ! Il faut un minimum de sens musical pour comprendre, mais ça vaut le coup d’œil. Euh, plutôt le coup d’oreille !

Beaucoup plus basiques, il y a les hallucinations auditives où l’on entend sans hésiter quelque chose qui ne s’y trouve pas. Le « quelque chose » étant la plupart du temps un peu audacieux !

On nage toujours dans la parfaite illusion, mais cette fois avec le sourire, voire le rire ! Je ne résiste pas à en présenter, sous une forme uniquement auditive, mais aussi avec un support visuel. Je n’y suis pour rien : juste un transmetteur d’illusions. Mais n’est-ce pas ça aussi, un réverbère ?

(N'oubliez pas d'arrêter le lecteur automatique de chansons, à droite.)



dimanche 4 octobre 2009

Incertitudes

FMG © 2003

Sur quoi peut-on avoir des certitudes ? Pas grand chose. En écrivant cela, je n’en suis pas si sûr. Peut-on seulement être certain de ne pas être certain ?

C’est sans doute une question bien oiseuse, qui ne débouche sur rien et ne change rien à quoi que ce soit. J’en conviens. Le problème, c’est que – comme beaucoup d’autres sans doute – il m’arrive d’affirmer certaines choses, qui peuvent paraître « certaines » dans leur expression, mais qui en réalité ne le sont pas. La manière dont je dis ou j’écris les choses semble souvent péremptoire. Pourtant, honnêtement, j’ai bien peu de certitudes… et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

La vie est éminemment complexe, c’est-à-dire – par définition même de la complexité – remplie d’incertitude. Dans ce ballet vital, il m’arrive même souvent de douter que la vie existe. N’est-elle pas seulement le fruit de ma pensée incertaine ? Encore faudrait-il que ma pensée existe ?

L’incertitude étant permanente, il faut s’en doute se rattacher à certaines convictions. Question de se donner une certaine stabilité. Un terrain n’est réellement mouvant que si je m’avance dessus. Enfin, c’est mon impression… Ai-je raison ?

vendredi 25 septembre 2009

Quatr’daims

FMG © 2009

En toute circonstance, grande est grâce des daims.
Leur robe si épurée transcende leur mine altière
Feignant de mépriser l’étroitesse des frontières
Qui les ont amenés à fouler mon jardin.

jeudi 24 septembre 2009

Découvrir un trésor

Qui n’a pas rêvé de découvrir un jour un trésor au détour de son chemin ? Cela a quelque chose de fascinant et de tout à fait hasardeux : pour réussir, il faut d’abord qu’un jour quelqu’un ait enfoui quelque part un trésor (ce qui n’est quand même pas courant) et qu’un autre jour quelqu’un d’autre passe au bon endroit, prenne le temps de chercher et finisse par trouver (ce qui est inévitablement encore moins courant).

Voilà donc qu’un chômeur britannique a mis au jour - grâce à son petit détecteur de métaux qui ne le quitte pas depuis 18 ans - le plus important trésor archéologique anglo-saxon jamais découvert, avec plus de 1500 objets contenant environ 5 kg d’or et 2,5 kg d’argent, sans compter une grande quantité de pierres précieuses, le tout enseveli dans un champ du Staffordshire. Le trésor daterait du 7e siècle. Sa découverte est comparée – pas moins que ça - à celle du tombeau du pharaon Toutankhamon.

L’évaluation du trésor devrait prendre un an. Le fruit sera réparti à parité entre le brave chômeur, M. Herbert, qui compte s’acheter une maison, et le propriétaire du champ.

C’est extraordinaire, non ? Cela dit, le jour où quelqu’un trouvera le trésor contenant le moyen de rendre tout le monde gentil et heureux, ce ne sera pas mal non plus !

mardi 22 septembre 2009

Juju de retour !

C’est donc officiel : Justine Henin revient à la compétition, après avoir déclaré qu’elle arrêtait, il y a un peu plus d’un an, alors qu’elle était numéro 1 mondial.

Je ne peux que m’en réjouir. J’ai toujours été un admirateur de Justine. Il y a une beauté et une pureté dans sa manière de jouer. Il y a des coups qu’elle est la seule à pouvoir faire. Surtout, elle a cette rage de vaincre, de croire que tout est encore possible quand tout montre que ce ne l’est plus.

C’est un peu ça qui se passe actuellement. Si le retour de Kim Clijsters était dans la logique des choses, celui de Juju paraissait plus improbable. Il l’est encore : parviendra-t-elle vraiment à revenir au plus haut niveau ? Difficile à dire… et difficile à croire. Autant on n’attendait pas de Kim qu’elle revienne à un tel niveau (même si j’étais convaincu dès son premier match officiel qu’elle allait gagner l’US Open [j’ai des témoins]), autant on ne dira que Justine a réussi son retour que si elle reprend sa place de numéro 1. Même si aucune joueuse n’a pour le moment vraiment émergé en reine du circuit, on peut quand même douter que Justine y arrive.

Mais justement ! C’est quand un match semble perdu que Justine se révèle la plus dangereuse, la plus tenace. Une seule chose la guide alors : marquer le point.

Elle devra en marquer beaucoup pour revenir au sommet. Elle devra aussi vaincre les résistances de beaucoup d’amateurs : le sondage organisé sur le site du journal Le Soir donne en cet instant même 996 personnes (39%) qui pensent que ce retour est une bonne chose, 980 (38,4%) qui estiment que c’est une erreur et 571 (22,4%) qui n’ont pas d’avis. Si on va lire les réactions sur le forum du même journal, on ne peut que s’étonner devant l’animosité de nombreux participants.

Moi, je me réjouis. Voilà une jeune femme qui se donne un nouveau défi. Comment pourrait-on le lui reprocher ? Après, on verra les résultats. J’aurais tendance à vouloir croire que si Justine a décidé de revenir, c’est qu’elle sait qu’elle peut briller à nouveau ! Alors, vivement le premier match !

jeudi 17 septembre 2009

Bernés si facilement ?

Ce bel échiquier est dû à un certain Edward H. Adelson. C’est un joli dessin, non ? Regardez les cases marquées par un A et un B. Que pouvez-vous dire de la couleur de fond de ces deux cases, lorsque vous les comparez ?

Pas de doute : la case A est plus foncée que la case B ! Je suppose que vous êtes bien d’accord avec moi. Pourtant, elles ont en réalité exactement la même teinte. Il y a plusieurs moyens de le prouver. Par exemple, avec cette image :
Les deux lignes verticales sont de la même teinte et on voit bien qu’il n’y a pas de différence avec les deux cases. N’empêche, la case B continue à sembler plus clair.

Un autre moyen est d’utiliser un logiciel de retouche de photos ou de dessin. Vous utilisez l’outil « Pipette » qui permet d’extraire la couleur de manière numérique. Vous cliquez sur les deux cases et vous verrez bien que la couleur qui en résulte est identique. Dans la gamme de couleur RVB, elle est même constituée exactement de « 120 » de rouge, « 120 » de vert et « 120 » de bleu.

Si vous n’y croyez toujours pas, prenez une feuille blanche et découpez-y deux petits ronds qui pourront se superposer exactement sur les deux cases. Ensuite, recouvrez l’échiquier de cette feuille à deux trous : vous verrez que le gris qui apparaît dans les deux ronds est absolument identique !

Comment expliquer cette illusion ? Notre cerveau se laisse en fait berner par l’ombre du cylindre. Comme la case A est entourée de cases claires et que la case B est entourée de cases foncées, notre cerveau rectifie tout ça pour avoir une image harmonieuse et cohérente de la réalité. Et il se goure complètement !

Au-delà de l’aspect magique, c’est un peu inquiétant, non ? Cela signifie que devant une réalité biscornue, notre cerveau reconstruit une autre réalité qui apparaît comme évidente et qu’il est même difficile, voire impossible, de contrecarrer. Si c’est vrai avec une réalité physique, pourquoi ne le serait-ce pas avec une réalité sociale, religieuse, psychologique, etc. ? Au bout du compte, toute la réalité n’est-elle pas reconstruite par notre cerveau pour qu’elle corresponde au système de référence qui nous anime ?

Il paraît que l’illusion de l’échiquier d’Adelson n’est pas perçue par tout le monde de la même façon, que cela dépend de notre vécu. C’est d’autant plus inquiétant. Les fanatismes ne sont-ils pas simplement liés à des illusions d’optique ?

dimanche 13 septembre 2009

Victoire non sereine

Voici donc Kim Clijsters en finale de l’USOpen ! Elle qui était encore à la retraite il y a quelques mois, qui n’a vécu son premier match officiel qu’il y a un mois, qui n’est même pas classée dans la hiérarchie mondiale, qui – lorsqu’elle rentre après un match – s’occupe de sa fille… la voilà au sommet de son premier tournoi de Grand chelem. Elle n’a pas encore gagné son dernier match, bien sûr. Mais on peut supposer – et espérer – qu’elle le fera.

Bref, tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si cette victoire en demi-finale contre Serena Williams n’avait pas un goût amer. Déjà qu’elles ont dû attendre plus de 24 heures avant de pouvoir enfin jouer ce match, du fait de la pluie, il se fait que le match s’en est allé en eau de boudin !

Le match était tendu. Serena sert pour égaliser à 6-6 dans le deuxième set, après avoir perdu le premier (et cassé sa raquette de rage). 15-30. Premier service raté. Serena n’est pas sereine. Elle sert, mais commet visiblement une faute de pied. Lors de son mouvement, son pied est sur la ligne blanche et il ne peut pas ! Cette faute, réelle, n’est pas toujours sanctionnée. Ici, la juge de ligne la signale. Courageusement. Cela fait 15-40. Serena n’est pas contente et le fait savoir à la juge de ligne. Kim s’apprête à jouer des balles de match. Elle ne le fera pas. Serena est logiquement pénalisée… ce qui donne la victoire à Kim, toute déçue de ne pas pouvoir sentir l’adrénaline et la délivrance de la balle de match.

Vraiment, il n’y a pas de justice !

vendredi 11 septembre 2009

Parentabilité

Donner vie à un enfant, l’entourer de sa force d’adulte, le protéger, le nourrir, lui donner tendresse et bonheur… y a-t-il quelque chose de plus merveilleux dans la vie d’un homme ?

En plus, en soi, il n’y a là – la plupart du temps – rien de très difficile. Ça commence même de manière très agréable, et puis après, tout vient plus ou moins spontanément, en recevant bien plus que l’on donne.

Mais les enfants grandissent. Ils deviennent ce qu’ils sont. En partie, cette identité est construite par l’influence des parents. Là, ça se corse parfois. Souvent même peut-être. On est parent, mais on n’a pas l’impression de se reconnaître dans son enfant. Il est bien sûr lui-même, mais on ne comprend pas trop que certaines caractéristiques fondamentalement contraires à ce qu’on est soi-même se développent, de toute évidence, chez nos enfants ? Qu’avons-nous fait pour en arriver là ? Ou plutôt sans doute, que n’avons-nous pas fait ?

On se dit alors qu’il n’est pas rentable d’être parent. On a donné tout ce qu’on pouvait, tout ce qu’on était… mais ce n’était sans doute pas ça qu’il fallait donner, et le retour d’investissement n’est pas tout à fait comme on l’avait imaginé.

Quelle est notre part de responsabilité ? Qu’aurions-nous pu faire ou ne pas faire ? Peut-on encore influencer alors qu’on se trouve face à des jeunes à l’aube de l’âge adulte ? Comment influencer tout en participant à la construction d’un être libre et responsable ?

J’aimerais le savoir…

mercredi 9 septembre 2009

Beyrouth à Luxembourg

FMG © 2009

Il y a des jours où il se passe des choses magiques. Je passe deux jours à Luxembourg pour raisons professionnelles. Cela m’arrive périodiquement et j’ai déjà logé dans plusieurs quartiers de cette ville bizarre de 300 000 habitants pendant la nuit alors qu’il y en a 600 000 pendant le jour…

Mes voyages professionnels n’ont jamais rien de très gastronomique, mais il faut bien manger. Dans ces moments, on découvre parfois de petits bijoux. C’est le cas de la Pizzeria Pinocchio dans laquelle je me suis retrouvé hier et aujourd’hui.

Disons-le tout de suite : j’y ai très bien mangé et copieusement. Que ce soit une pizza ou une friture de calamars, c’était parfait. Bref, en soi, je vous recommande l’auberge. Cela se trouve 58, rue de Strasbourg à Luxembourg (près de la gare).

Mais ce n’est pas ça qui m’a le plus troublé. Ce soir, alors qu’il y avait une température plus que clémente, j’avais l’impression d’être à Beyrouth – une ville que j’adore – alors que j’étais à Luxembourg. C’était même plus complexe que ça, avec un serveur super sympa portugais, une patronne rayonnante, née en Angola et mariée à un Tunisien… Bref, il y avait un peu de tout le monde ici. Et j’aimais ça. L’ambiance du quartier me faisait plus penser à Luxembourg qu’à Beyrouth. Faut dire qu’il y avait juste à côté un bar africain, que la rue était large, que… difficile à décrire, mais j’étais dans un autre monde… que je vous conseille de découvrir.

En plus, pendant ce temps-là, une deuxième belge – Yanina Wickmayer – se qualifiait pour les demi-finales de l’US Open de Tennis. Que rêver de mieux ? Tout cela pour un 09 du 09 du 09 !!! Je vous dis : il y a des jours magiques (même si en réalité, celui-ci a très mal commencé… comme quoi !)

samedi 5 septembre 2009

Angoisse de l’échec

Comme tous les parents, je souhaite le meilleur pour mes enfants. Leur réussite est sans doute la chose la plus importante à mes yeux. Réussite professionnelle, réussite amoureuse, réussite amicale, réussite projective… et réussite scolaire, bien entendu.

Pas trop de chance avec cette dernière. Mes deux derniers ne réussissent pas aussi bien que je le voudrais ni sans doute qu’ils le voudraient. Difficile à comprendre pour moi. J’ai connu aussi des échecs dans mon parcours scolaire. Ils m’ont effrayé et ont chaque fois été avant tout des tremplins vers la réussite. C’était important, pour moi, de réussir. Aujourd’hui, si je suis arrivé où je suis, c’est essentiellement grâce à mes études. Je me suis battu pour finalement faire ce que je voulais, et j’ai réussi.

Alors, oui, c’est difficile à comprendre que mes fils investissent moins – ou semblent investir moins – dans leurs études. Intellectuellement parlant, je sais bien que les études ne sont pas la seule voie vers la réussite… et qu’il ne suffit pas d’étudier pour réussir ! N’empêche, leur parcours me vaut quelques poussées d’angoisse. Je n’aime pas ça.

Maintenant, c’est la rentrée. Une nouvelle rentrée. Tout le monde est plein de projets. Je me rends compte que mon projet, c’est simplement qu’ils n’échouent pas, une nouvelle fois. Je ne me permets plus de mettre la barre trop haut, car on ne peut tomber que plus bas. Mon projet est minimaliste.

Ce n’est pas le cas, heureusement, de la plupart des gens, de la plupart de mes amis. Beaucoup ont des projets maximalistes pour leurs enfants et ceux-ci le leur rendent bien. Dans mes bouffées d’angoisse, le plus dur pour le moment est d’entendre ou de lire les joies et les espoirs que mes amis vivent avec leurs enfants. En soi, ils ont bien raison. Mais moi, j’encaisse.

On ne peut savoir ce qu’est l’échec que quand on le vit, et surtout quand on le vit comme tel. Bien sûr, l’espoir fait vivre, mais…

vendredi 4 septembre 2009

Juste pour le plaisir

Luc Boland © 2009

Les labyrinthes ont toujours quelque chose de mystérieux. On s’y perd alors qu’ils sont dominés par l’ordre strict. On y tourne en rond alors que ce sont les angles qui les constituent. On s’y trouve enfin à force de s’y perdre, atteignant nos propres limites là où elles nous sont imposées. Un mystère.

Alors, quand un labyrinthe n’existe que pour le plaisir, cela devient encore plus mystérieux. Et plus merveilleux.

Une plage offre son sable. L’homme fait le reste. C’est beau, simple et inutile.

Luc Boland est devenu grand, mais il reste le poète qu’il était à 11 ans, une idée à la tête. Ses enfants l’accompagnent dans ses rêves, avec Lou, un petit prince pas comme les autres, qui nous partage son piano. Juste pour le plaisir !