vendredi 28 décembre 2007

Les réserves du Nord

FMG © 2007

À chaque extrémité de la côte belge, il y a une réserve naturelle. À l’ouest, entre la France et la Belgique, le Westhoek, vaste système de dunes dans lesquelles une faune et une flore spécifiques trouvent un terrain propice à un développement sauvage. À l’est, entre les Pays-Bas et la Belgique, le Zwin, ancien bras de mer où vasières et pré salé, derrière la plage et les dunes, se laissent inonder par la marée haute, offrant aux oiseaux et aux plantes un biotope unique.

Le Zwin n’est jamais aussi beau que lors de ces journées d’hiver où le soleil l’éclaire de ses rayons de vie, où le froid fait cingler les polders et où le vent supporte le vol des oiseaux qui y logent encore. La luminosité d’aujourd’hui était particulièrement transparente, éclatante, empêchant – par sa clarté – l’imaginaire de créer d’invisibles moulins.

Quand on voit ces merveilles et qu’on les met en relation avec leur position géographique, on peut se dire qu’il devrait exister plus de frontières ! La côté belge n’est pas très longue : 60 petits kilomètres. La plage y est belle, mais c’est aujourd’hui quasiment 60 kilomètres d’immeubles défiant la mer depuis la digue bétonnée. Il faut bien héberger les nombreux touristes qui profitent pleinement de ce trésor qu’est la Mer du Nord.

Les frontières ont permis de préserver deux réserves où la nature a pu garder ses droits. Les touristes s’y promènent aussi. Mais les étendues sauvages sont si grandes qu’ils ne parviennent à les envahir.

N’est-ce pas cependant les réserves qui ont créé spontanément ces frontières politiques ? Ces zones infranchissables auraient réussi à se préserver d’elles-mêmes, se constituant un nomansland susceptible d’éloigner les méfaits de nos civilisations. Ne serait-ce pas là un miracle de plus de la nature : parvenir à créer des barrières humaines pour mieux sauver leur sauvagerie ? Il y a de quoi s’extasier…

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