jeudi 10 mai 2007

Triste histoire, histoire de la vie

Il est des histoires qui finissent tristement. Roméo et Juliette. Love Story. Le petit prince. Piccolo. Ne dit-on pas que ce sont les plus belles ?

Le cinéma américain a été champion pour nous conter des histoires tordues, mais qui finissent bien, où la morale est sauve, les méchants punis et les bons récompensés pour leur pureté ancestrale ! Quand on a un peu le spleen et pas trop envie de penser, ça fait du bien de se délecter de ces histoires à l’eau de rose.

Mais nous font-elles vraiment vibrer ? Ne faut-il pas cette dramatisation qui fait qu’une histoire nous touche vraiment, au plus profond de nous-mêmes ? Quelle densité de vie quand, restant assis sur notre siège de cinéma après le mot « Fin », on se dit que décidément, on n’aurait pas pensé que cela pouvait finir comme ça, mais qu’après tout c’était comme ça que cela devait finir.

Il est de nombreuses histoires qui finissaient mal… mais qui ont reçu une autre fin, plus affectivement correcte. Cette fin définitive est souvent une belle fin. Qui s’en plaindrait ? Mais il manque peut-être à cette belle fin ce petit quelque chose qui touche nos cœurs pour sa vérité de vie.
Ça c'est, pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde. C'est le même paysage que celui de la page précédente, mais je l'ai dessiné une fois encore pour bien vous le montrer. C'est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.

Regardez attentivement ce paysage afin d'être sûrs de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s'il vous arrive de passer par là, je vous en supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l'étoile ! Si alors un enfant vient à vous, s'il rit, s'il a des cheveux d'or, s'il ne répond pas quand on l'interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste : écrivez-moi vite qu'il est revenu...

Dernières lignes du Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry

C'est pas beau, ça ?

3 commentaires:

  1. Et dire que je n'ai toujours pas lu le Petit Prince... Il va vraiment falloir me mettre à la page...

    Piccolo au milieu de ces très grands de la littérature, tu me flattes... mais ça ne résoud pas mon dilemne...

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  2. Je frissonne en lisant la fin du "Petit Prince"...

    Je pense...à cette petite princesse blonde de 4 ans, disparue de sa chambre d'hotel, au Portugal, il y a deux jours...

    J'aimerais tant que l'histoire se termine bien...

    G.XXX

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  3. Si c'est beau, la fin du petit prince !...
    De relire ces lignes j'en ai à nouveau les larmes aux yeux, je revis cette émotion comme quand je l'ai découverte : en même temps c'est un frisson délicieux, ce "non!" qui nous échappe, comme si on y croyait, comme si on l'avait vraiment rencontré, ce petit bonhomme d'une planète improbable... si improbable qu'on se prend au jeu, car il y a un espoir (et l'imaginaire est un peu joueur): et s'il revenait, un jour ? Je vous jure qu'enfant j'ai guetté les étoiles ! Et des étoiles comme ça, ça reste au coeur, le jour où l'on dit encore "non!" pour une mauvaise nouvelle : ça met du temps, mais ça revient...

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