vendredi 10 avril 2009

La foi scientifique ?

FMG © 2009

À la suite des déclarations du Pape Benoît XVI sur le sida et le préservatif – propos que je ne partage pas et que je ne discuterai pas ici, mais qui ont été transformés et dénaturés –, j’ai lu un peu partout de grandes déclarations tout aussi présomptueuses sur la foi.

Pour faire bref, j’ai lu plusieurs textes qui s’étonnaient qu’on puisse encore croire aujourd’hui aux fariboles chrétiennes alors que la science est là pour montrer que ce ne sont que niaiseries. Comment croire que Marie ait enfanté sans copuler ? Comment croire que Jésus ait ressuscité Lazare alors qu’on sait bien que le cerveau est définitivement mort après 5 minutes ? Comment croire… ?

C’est sans doute parce qu’on est le Vendredi Saint que j’écris ce billet ! Nous célébrons aujourd’hui un des plus grands échecs de l’humanité. Des hommes ont condamné et tué un individu dont le seul tort était de dire « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Je ne suis pas sûr moi-même de croire à quoi que ce soit dans toute cette histoire. La question n’est pas là selon moi. Je veux dire que la question n’est pas de savoir si je crois ou pas. Cela n’a pas beaucoup d’importance. La question est de savoir si on peut accepter ou non que certains croient.

Il me semble que le sens le plus élémentaire de la liberté est de répondre oui à cette question. Que quelqu’un croie, c’est son problème. Pas celui des autres. S’il y a bien une liberté fondamentale, c’est celle de la religion. Celle de croire ce qu’on a envie de croire. Pourquoi chercher à dissuader qui que ce soit de ce qu’il croit, surtout si cette foi anime sa vie et lui donne sens ?

La science a-t-elle quelque chose à voir là-dedans ? Il ne me semble pas. Quel intérêt y aurait-il à croire en quelque chose scientifiquement prouvé ? Lorsqu’on lâche une pomme, elle tombe. Je n’y crois pas. C’est comme ça, un point c’est tout. Il n’y a rien à croire là-dedans. Mais quand je contemple un paysage grandiose, ce n’est pas le fait de savoir que ce paysage existe vraiment qui me fait croire qu’il est grandiose. C’est le sens que j’y mets. Ce sens n’a rien de scientifique. Cette beauté peut exister pour moi, mais pas pour un autre.

Croire que Marie a enfanté sans copuler ou croire que Lazare a été ressuscité d’entre les morts, ça n’a pas de sens rationnel ni scientifique. Mais y croire, c’est donner une autre dimension à la vie, à l’amour. La foi et la science sont sur deux plans différents. On peut être très scientifique et croire. L’un n’empêche pas l’autre.

Dimanche, on fêtera la résurrection du Christ lui-même. Est-ce que j’y crois ? Pas vraiment, non. Mais je crois qu’y croire est la plus belle des espérances et qu’elle est bien loin de ne plus avoir de sens dans notre monde qui, lui, n’en a plus beaucoup.

1 commentaire:

  1. Bien dit tout cela. Je te rejoins tout à fait. Que ce soit la foi ou autre chose, il me semble fondamental que chaque être vive des moments de spiritualité. Un moment d'arrêt pour se situer, reprendre son souffle. Un moment qui ne sert à rien mais qui est tellement important. Notre société le permet-elle encore ?

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