Crise en Belgique : les partis flamands et francophones ne parviennent pas à se mettre d’abord sur une nouvelle organisation du pays. Tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut modifier les structures avec un accroissement des compétences des « entités fédérées », mais les politiciens sont incapables de trouver l’équilibre indispensable dans la nouvelle répartition.
Crise en France : le gouvernement – ou devrais-je dire « le Président » ? – veut réformer le système des retraites pour essayer de garantir la continuité de celles-ci dans l’avenir. Cela se fait en force et les travailleurs ne sont pas d’accord. Ils le font comprendre dans un vaste mouvement de contestation dont on ne sait pas trop comment il se terminera.
Crise à Madagascar : depuis bientôt deux ans, le Président élu a été destitué lors de manifestations autant populaires que sanglantes. Il a été remplacé « spontanément » par un Président de transition sans réelle légitimité. L’ancien Président avait commis quelques impairs culturels et quelques erreurs dans sa gestion de l’État, confondant parfois bien commun et bien personnel. Le nouveau Président n’a pas fait beaucoup mieux et la classe politique ne parvient pas à s’entendre sur les moyens de sortir de la crise.
Parti dimanche de Belgique pour travailler à Madagascar, en passant par la France, je ne découvre que des pays en crise ! Trois crises différentes, mais n’ont-elles pas les mêmes causes et les mêmes conséquences ?
La soif du pouvoir ne conduit-elle pas nos politiciens à oublier qu’ils sont là pour le bien du peuple ? Bien sûr, dans leurs discours, ils disent tous leur souci du service au citoyen. Sur le fond, ils ont peut-être même raison ! Les différentes communautés belges doivent sans doute mieux gérer leur propre destin, avec l’indispensable responsabilisation qui accompagne un accroissement d’autonomie. La pyramide des âges est telle qu’il serait suicidaire de ne pas prendre des mesures permettant à terme d’assurer les pensions, que ce soit en France ou ailleurs. Lorsqu’un pouvoir prend des décisions qui ne sont pas fondées sur la recherche du bien commun, il est sans doute nécessaire de modifier ce pouvoir.
Pourquoi faut-il que les politiciens cherchent à atteindre ces objectifs légitimes de manière relativement unilatérale, sans réel dialogue, notamment avec le peuple ? Au bout du compte, il n’y a de toute façon qu’une seule issue : des solutions concertées et acceptées par tous. Vouloir passer en force ne conduit qu’à des impasses. Ces trois pays qui me sont chers sont-ils arrivés devant le mur, sans issue honorable ? J’en ai bien peur et ça me fout le cafard, d’autant plus que dans ces cas-là, ce ne sont pas les politiciens qui trinquent, mais le peuple.
La vie poursuit son cours et, quelles que soient les crises politiques, les gens doivent continuer à vivre, à manger, à se déplacer, à s’habiller, à se chauffer, à penser, à échanger… Ces besoins fondamentaux peuvent-ils encore avoir droit au chapitre ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire