lundi 7 février 2011

Boucherie

FMG © 2011

Un étal de boucherie, comme il y en a tant à Madagascar. La viande pend à l’air libre. Pas si libre que ça d’ailleurs : c’est le long des rues où la pollution ambiante règne en maître. La chaîne du froid, on ne connaît pas. Combien de temps reste ainsi cette viande dans des températures entre 20°C et 30°C ?

C’est pourtant là que la plupart des Malgaches achètent leur viande. Ce n’est pas le centre de leur alimentation : le riz n’est pas près d’être détrôné ! Et lorsqu’il y a de la viande, elle est toujours bien cuite en espérant que toutes les bactéries soient ainsi détruites.

N’empêche, j’ose espérer que la viande que je mange ici provient de boucheries plus sophistiquées… Juste un espoir, certainement pas une certitude. Ça n’empêche d’ailleurs pas les gens de continuer à vivre. Bien sûr, l’espérance de vie est plus courte que par chez nous, mais ce n’est pas uniquement à cause de la viande !

C’est parfois aussi pour des raisons bassement politiques. Il y a juste deux ans, le 7 février 2009, à quelques centaines de mètres d’où je suis, il y eut une effroyable boucherie. Le samedi rouge. 28 morts, tombés sous les feux de la garde présidentielle. Toute la lumière n’est pas encore faite sur ces événements, tant ceux qui ont précédé – notamment le « lundi noir » – et ceux qui ont suivi. Depuis lors, la situation stagne… C’est la « transition », sans doute encore pour longtemps.

Tout ça pour quoi ? Pour pas grand chose. Quoi de plus atroce que de mourir dans la rue, abandonné comme un vulgaire morceau de viande ?

2 commentaires:

  1. Il y a quelques temps, la viande aurait aussi pût être ici,présentée à l'air libre, mais la température était en dessous de zéro.
    En espérant qu'ici on n'en vienne pas un jour aux mains !

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