Je tire mon chapeau. D’aucuns parviendront peut-être à dire qu’un outil d’information n’a pas à s’immiscer dans l’action, que ce n’est pas là sa vocation. Moi, je dis que lorsqu’une chaîne d’information publique ose se lancer dans une telle action, elle remplit pleinement son rôle de service public. Elle inscrit là son rôle d’information dans le concret et dans le réel. Elle a saisi qu’il ne suffisait pas de parler du froid – lui, on a bien compris qu’il était là – mais que pour être crédible, il fallait « faire quelque chose ».
La RTBF est loin d’oublier l’information. Ce soir, elle a consacré les vingt premières minutes du JT à parler de son action, mais surtout à informer sur la réalité de ce que les « petites gens » vivent ! On est bien loin des frivolités froides du monde de la finance, des élucubrations incohérentes du monde politique, des égocentrismes divers et surprenants des mondes sociaux, culturels, sportifs… On est dans la vie. La vraie. On offre au téléspectateur non pas la possibilité de soi-disant exprimer son avis par SMS fort coûteux, mais celle de se montrer solidaire, de participer concrètement à la construction d’une situation meilleure. On offre aussi la possibilité aux plus-démunis de dire simplement leur désarroi, leurs difficultés. Et tout cela, on le partage avec le spectateur lambda. Il n’en fera peut-être rien. Mais il aura reçu des informations essentielles :
- à côté de lui, il y a des personnes qui vivent des situations difficiles ;
- à côté de lui, il y a des personnes qui sont solidaires.
Cette action ne supprimera pas tous les problèmes. C’est l’évidence. Elle ne devrait surtout pas devenir permanente ni transformer les journaux télévisés en œuvre de bienfaisance. Mais elle est salutaire. Tant pour tous ceux qui pourront en bénéficier que pour la crédibilité de l’information, en soi.
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