samedi 18 octobre 2014

Été sans fin


L’été n’en finit pas de se terminer. Il faut l’avouer, ce n’est pas désagréable. Pourtant, inexorablement, il disparaît. Ses plus beaux atours se fanent de manière inéluctable, sans qu’on puisse s’y opposer d’une quelconque façon. On peut juste contempler la beauté passée qui sait se rappeler à nos cœurs enchevêtrés.

La vie est ainsi faite. On vit des moments extraordinaires. Ils restent à tout jamais gravés dans nos mémoires, dans notre chair. Il est impossible de les éliminer, de faire comme s’ils n’avaient jamais existé. Tout le monde n’a pas la même mémoire des choses. Personnellement, la mémoire des événements est une des plus vivaces. Je peux revivre comme si j’y étais encore des moments vécus il y a plus de quarante ans, avec les mêmes émotions et les mêmes frissons. Les saisons ont beau se succéder, rien n’enlève la vérité et l’intensité du moment qui compte. C’est une belle mémoire.

Il y a bien sûr certains événements, certaines relations, certaines expériences qu’on aimerait oublier. On fait comme si, d’ailleurs. Mais ils finissent toujours par ressortir, par reprendre leur place dans l’univers des instants qui nous ont construits. Finalement, c’est très bien ainsi. À quoi servirait-il d’ignorer ce qui a fait que nous sommes ce que nous sommes ?

J’aimerais bien, pourtant, pouvoir le faire. Les moments de lumière sont tellement intenses que lorsqu’ils se transforment en ombre, on souhaiterait pouvoir les y laisser. Mais il est vain de lutter contre le mouvement inexorable des vagues. Mieux vaut, au bout du compte, se laisser porter.

L’été n’en finit pas de se terminer. Ses merveilles disparaissent petit à petit. Seul le soleil reste, obstinément. Et les châtaignes étalent leur tapis sauvage, mais serein.

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