Ainsi donc, la Belgique a un nouveau gouvernement depuis ce 11 octobre 2014. Un gouvernement de droite, clairement. Le néo-libéralisme – sauce école de Chicago – va y trouver sa concrétisation avec cette illusion de croire que c’est en offrant aux entreprises la liberté de faire du bénéfice qu’on participera au développement de tous, du moins de tous ceux qui veulent s’épanouir dans une société tournée vers elle-même. À vrai dire, tout aussi clairement, ce gouvernement n’est pas celui que je soutiendrais !
C’est clair, mais je m’étonne quand même de nombreuses réactions de certains de mes « amis » facebookiens. Certains se taisent d’abord : ceux qui ont crié au scandale lorsque les majorités régionales wallonnes et bruxelloises, ainsi qu’à la Communauté française de Belgique, se sont constituées ! Quoi, on osait exclure le Mouvement réformateur, alors même qu’on ne faisait que réunir des partis qui représentaient la majorité des voix ! Ceux qui ont hurlé au scandale trouvent normal, apparemment, qu’un gouvernement fédéral se constitue aujourd'hui quand bien même il ne représente qu’une minorité très minime des électeurs francophones. Bien sûr, il y a une majorité parlementaire, mais celle-ci n’est que flamande. Cela ne semble pas représenter un quelconque problème pour les tenants du libéralisme. Soit.
Je suis aussi étonné de voir la réaction de mes « amis » de gauche qui semblent découvrir qu’un gouvernement de droite a été instauré. Ça ne date quand même pas d’aujourd’hui. Et en soi, c’est le fondement même de la démocratie : celle-ci n’existe vraiment que s’il y a alternance. Sur le plan théorique et conceptuel, le fait d’avoir un gouvernement clairement de droite, excluant les socialistes, est une preuve de la réalité démocratique de notre pays. Là où cela devient comique – du moins si j’ose utiliser ce terme – c’est que mes « amis » FB dénoncent non seulement ce gouvernement odieux de droite, mais aussi le PS et le CdH jugés responsables de cette dérive droitière du fait de leur mauvaise gestion des dimensions sociales et économiques dans le gouvernement précédent. Bref, à les entendre, seul un gouvernement excluant la NV-A, le CD&V, l’Open-VLD, le sp.a, le MR, le PS et le CdH aurait pu bénéficier de leur soutien par les temps qui courent. Un tel gouvernement ne pourrait donc réunir que le Vlaams Belang (?), Groen, Ecolo, PVDA+/PTB-Go et le Parti Populaire (?). Soit 18% des suffrages exprimés. Il y a là une logique qui m’échappe, mais soit.
La démocratie, avec toutes ses imperfections, est un univers délicat, plein de paradoxes. Loin d’être parfait en tout cas. À défaut de mieux, je pense qu’il faut en saisir les chances et les malchances. Je ne suis pas heureux du nouveau gouvernement belge. Je pense qu’il faudra à tout moment dans les années qui viennent être attentif et dénoncer les options prises en défaveur de la population. Je pense aussi qu’il ne sera jamais assez tôt pour le faire. Je soutiens donc toutes les dénonciations qui sont faites dès maintenant. Mais j’estime qu’il faut critiquer les propositions, les idées, les orientations. Pas les personnes. Et là, j’avoue avoir quelques doutes.
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