S’il y a bien un mode d’expression qui fait partie de la vie, c’est la chanson. On connaît l’importance pour un enfant encore dans le ventre de sa mère d’entendre celle-ci chanter pour lui. C’est souvent par les chansons de sa mère ou de son père que l’enfant découvrira ses premières émotions artistiques, quelle que soit sa culture d’origine, et construira sur cette base sa structuration psychique.
Il n’est pas anodin non plus de constater que les personnes en fin de vie, notamment celles atteintes de la maladie d’Alzheimer, restent en contact par la mémoire intacte (paroles et musiques) de leurs chansons d’enfance. Chanter est un acte de la vie – qu’on chante soi-même, mais aussi qu’on écoute, qu’on déguste - lors de fêtes de famille, de baptêmes, de mariages, d’enterrements, de fêtes de village, de quartier…
Oui, la chanson est un acte culturel d'être au monde au quotidien, en lien avec les autres, soi et le monde, en lien avec l’autre pilier de la culture vivante : la langue par laquelle non seulement on s’exprime, mais surtout on pense. La chanson est dès lors ce ciment qui participe à la construction de notre identité et donne ainsi à notre société sa force.
Écrire ou chanter des chansons est un acte ouvert à tous et toutes – François Béranger, mort il y a juste 13 ans, chantait « Que chacun fasse sa propre chanson ». C’est vrai, j’en suis convaincu : chacun peut créer des chansons. De là à écrire une bonne chanson, celle qui vous bouleverse au plus profond de vous-même, c’est autre chose. Dylan et tant d’autres ont fait cela.
Aujourd’hui, comme un écho aux chansons de Dylan, Julien Clerc a chanté lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de Nice. « Utile ». Tout est dit. Ou plutôt chanté.
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