Personnellement, c’était une nécessité, une évidence ! Dès mes 55 ans, je suis passé à un 4/5 temps, dans un système de « crédit-temps ». J’y perdais quelque argent, mais de manière modérée, et je pouvais me le permettre. À 60 ans, j’ai accepté de prendre un mi-temps, plus pour l’équilibre économique de l’entreprise que par conviction personnelle, mais j’y trouvais mon compte en termes de temps et de détente. Le job restait difficile et – deux ans plus tard – apparaissant que je pouvais prendre ma retraite à 62 ans au lieu des 65 que je croyais m’être imposés, j’ai décidé de cliquer sur le bouton demandant ma retraite anticipée. J’en profite depuis le 1er janvier 2016. J’y perds de l’argent, mais celui-ci n’a jamais été ma priorité. Sans être riche, loin de là, je suis à cet égard un privilégié : tout le monde ne peut pas dire la même chose. Or, on est dans une époque où – pour nos responsables – seul compte l’allongement des carrières plutôt que l’aménagement de leur fin. Quoique.
À Charleroi, une expérience vient de débuter. Elle vise à permettre à certains membres du personnel communal, exerçant des métiers lourds (agents de voirie, ouvriers du service propreté et personnel du service d’entretien des bâtiments), de ne plus travailler – à partir de 60 ans – qu’à 4/5 temps, sans perte aucune de salaire. Cela ne concerne pour le moment que 36 agents communaux sur une administration de quelque 4000 personnes, auxquels s’ajouteront d’ici peu (avec effet rétroactif) 9 des 2500 employés du CPAS officiant en première ligne ou exposés à une pénibilité physique. De plus, la Commune s’engage à une embauche compensatoire : 7,8 équivalents temps plein à la Ville et 2,5 au CPAS.
Tout n’est sans doute pas parfait dans cette expérience pilote, y compris la question de savoir si elle sera prolongée et/ou étendue. N’empêche, alors que la tendance est plutôt à l’allongement inconsidéré des carrières, il est plaisant de voir qu’il est possible de réfléchir aussi en termes d’aménagement des fins de carrière. Économiquement parlant, cela a un coût, c’est évident ! Mais pour les personnes qui peuvent bénéficier de ces aménagements, quels changement dans la qualité de leur vie ! Rien que de savoir que cela existe quelque part, dans notre Belgique, je reprends confiance dans la gestion de la chose publique, « res publica » ! Puissent tous nos politiciens, à quelque niveau que ce soit, entendre ce chant social qui n’a rien à voir avec celui des sirènes !
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