Enfant, adolescent, un de mes grands plaisirs – partagé avec certains frères et amis – était de faire à bloc le « tour du bloc »… Nous roulions à vélo pour parcourir le plus vite possible ces quelques 750 mètres. Il n’y avait pas encore trop de voitures, mais il fallait quand même faire attention quand nous tournions dans la rue Vanderkindere. Après, cela allait mieux. L’effort essentiel était dans la montée de la rue Lincoln. Un effort bref, suivi de la descente à fond de l’avenue Bel Air et le tournant fou vers la rue Joseph Hazard avant le sprint final. Je ne sais plus trop quel devait être le record, sans doute un peu plus d’une minute ! Quel bonheur !
On s’amuse avec ce qu’on peut ! C’était un plaisir simple, quoique dangereux. Heureusement, il n’y eut jamais de gros dégâts !
Aujourd’hui, les parents qui laisseraient leurs enfants réaliser un tel tour contre la montre seraient considérés – peut-être avec raison – comme des parents indignes. Bien trop dangereux !
Cependant, ce soir, accueillant mes deux petits-enfants, j’ai été ravi de les voir faire leur « tour de bloc » ! Oh, ce n’est pas vraiment le même. Élise, bientôt 2 ans et Alexis, bientôt 5 ans… Leur tour, ils ne le font qu’en trottinant avec leurs pieds. Dans le jardin ! Celui-ci offre la possibilité de réaliser « un tour », et ils ne s'en privent pas, avant – quand ils seront plus grands – de faire le tour de la maison !
C’est assez subjuguant de voir leur plaisir à courir inlassablement pour parcourir ce petit tour, juste pour le plaisir de le sillonner.
Finalement, si c’était ça, le vrai sens de la vie : simplement, faire le « tour du bloc » pour le bonheur simple de partir et de revenir ? Que la montre tourne ou non, cela n’a finalement pas la moindre importance. L’essentiel n’est-il pas de savoir qu’on peut partir… et revenir ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire