Il y a peu de choses que l’on sait vraiment de cette maladie Covid-19. L’une est certaine : on en meurt. Une autre est de plus en plus évidente : le principal facteur de risque est l’âge, plus on est vieux, moins c’est bon. Particulièrement à partir de 65 ans, même s’il n’y a pas de frontière stricte bien définie. Très clairement, si j’attrape cette saloperie, j’ai 30 fois plus de « chances » d’y rester que ma fille. Cela dit, ça n’a rien de surprenant : il y a longtemps qu’on sait que la probabilité de mourir augmente avec l’âge, et cela plus ou moins avec les mêmes coefficients que pour le Covid-19 !
Ce constat – banal, en réalité – amène à se poser la question du déconfinement. Ne serait-il pas pertinent de « rendre leur liberté » aux plus jeunes tout en assurant le maximum de sécurité aux plus âgés ? La question vaut la peine d’être posée. Y répondre est sans doute plus compliqué, tant il y a de facteurs qui entrent en ligne de compte.
« Protéger » les plus âgés semble aller de soi. On pourrait sans doute augmenter les mesures de protection : avoir des plages horaires exclusivement réservées aux aînés dans les magasins d’alimentation, leur imposer le port d’un masque réellement protecteur (à fournir) dès qu’ils fréquentent d’autres personnes, limiter drastiquement leurs contacts, etc. On voit bien que certaines de ces mesures seraient de nature, au nom de leur protection, à limiter la liberté des plus de 65 ans. C’est-à-dire la génération qui a connu mai 68, érigeant en dogme absolu la liberté de faire ce qu’elle veut, en assumant (ou non) les conséquences de ses choix. Les « vieux » accepteraient sans doute des mesures de discrimination positive (par exemple, les plages horaires exclusives, pour autant que ce soit à une heure « non punitive »), mais ils seraient vraisemblablement rétifs à toute obligation supplémentaire. Ils veulent bien se protéger, mais pas s’aliéner.
« Libérer » les plus jeunes est une piste à envisager. Par exemple, en ouvrant grandes les portes des écoles, sans toutes ces mesures de gestes-barrières qui déshumanisent leur vie d’enfant ou d’adolescent. En soi, la réouverture des écoles peut apparaître comme une mesure salutaire. Ne soumettons-nous pas actuellement nos jeunes à une vie invivable, aux conséquences désastreuses pour leur développement affectif et social ? Leur degré de résilience est sans doute plus élevé que celui des adultes et la plupart s’en sortiront sans dégât. Mais, pour cette minorité qui n’encaissera pas, quel désastre !
L’ennui, c’est qu’il est difficile de ne rouvrir les écoles qu’aux enfants et aux adolescents. Il y a inévitablement tous les adultes qui permettent que l’institution fonctionne : les enseignants en premier lieu, mais aussi les directions, les éducateurs, le personnel d’entretien, le personnel administratif, etc. Faudrait-il obliger toutes ces personnes à se protéger comme le personnel soignant l’a fait (et le fait) dans les unités « Covid-19 » ? Irréaliste évidemment.
L’ennui, c’est aussi qu’on peut être agent transmetteur du coronavirus sans être atteint soi-même, ou du moins de manière asymptomatique. Selon mes informations, c’est une question qui n’a pas encore de réponse définitive : les enfants peuvent-ils oui ou non transmettre le virus, notamment à leurs parents ? Dans le doute, le principe de précaution prévaut.
C’est ma seule conclusion. Tout le monde aimerait en avoir fini avec cette mauvaise histoire. Comment y arriver ? Les chemins sont multiples. Personne n’a la bonne solution. Mais la seule approche qui me semble sensée est d’y aller avec prudence. Pas de distanciation sociale avec celle-ci, elle peut – elle doit – accompagner tout le monde !
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