Il y a des soirs où rien ne va vraiment comme il faut. On se réjouit d’aller quelque part, mais le tringlerie d’un changement de vitesse décide soudainement de manifester et on se retrouve avec une voiture condamnée à n’utiliser que la 3e et la 4e vitesses. Tant que ça roule, ça va. Mais s’il faut s’arrêter ? Heureusement, ça roule. À l’aller comme au retour. Signe du destin : même dans l’adversité, on peut s’en sortir… il suffit presque de croire qu’on peut y arriver, et on y arrive.
Suffit-il d’y croire pour être artiste ? En tout cas, on peut y arriver. Ça ne suffit sans doute pas pour faire prendre la mayonnaise. Sans qu’on sache trop pourquoi. J’ai donc assisté en première partie d’un spectacle de Michel Bühler (qui d’ailleurs n’était pas trop en forme, comme quoi, il y a de ces soirs…), au spectacle Retrouver le sud, de Michel Arbatz. C’est un spectacle qui tourne depuis 2003. Il a eu le temps de le peaufiner. Et c’est vrai que techniquement, c’est assez au point. Entouré de deux bons musiciens, Roch Avet au piano et surtout Guillaume Kervel aux percussions, Michel Arbatz, polyinstrumentiste, ne se contente pas de rester derrière un micro : il bouge, explore l’espace, le libère. Ses chansons proposent des textes denses, aux nombreux jeux de mots et dont il est impossible d’en comprendre le sens profond à la première écoute. Apparemment, Arbatz avoue qu’il n’est pas sûr d’en comprendre tout lui-même…
Bref, c’est un spectacle bien construit, mais qui reste en rade. Est-ce la voix qui n’explore pas toutes les pistes auxquelles les mélodies devraient la conduire ? Est-ce cette trop grande densité de mots ? Est-ce ce mouvement incessant qui finalement ne permet pas de se poser ? Est-ce tout simplement que ce n’était pas mon jour pour goûter pleinement les fleurs posées ci et là ? Allez savoir.
Il ne me reste qu’à vous laisser vous faire votre propre impression. Voici La litanie des mâles. Une belle prouesse sémantique, scénique et technique, mais qui ne remplit pas mon bonheur artistique. Que voulez-vous, il y a des jours comme ça…
Bouh, je ne trouve pas ça musical du tout ! Enfin en tout cas ce n'est pas à mon goût. Comme ça semble long... quand ce n'est pas bon !
RépondreSupprimerMais Michel Bühler, alors ? Ce n'était pas mieux ? Pas mieux que cette logorrhée sinistre, pas mieux que la tringlerie en rade ? Je ne peux pas le croire ! Raconte !