jeudi 19 juin 2008

La vie est une courbe

Décidément, les campagnes publicitaires du moment m’interpellent ! Après cette marque de voiture osant le soi-disant défi de devenir père et rester homme, voici qu’une grande banque belge lance une intense campagne sur la courbe de la vie !

Tout cela est bien pensé : la campagne se fonde sur la pensée de Charles Handy, auteur du livre « The Empty Raincoat » (traduit en français sous le titre « Le temps des paradoxes »), qui le premier – c’est du moins ce que la banque prétend - releva que les choses ne restent jamais en l’état (avouons qu’on n’y aurait jamais pensé !). Or donc, l’idée est que si vous évitez de prendre des décisions, vous finirez inévitablement par vous retrouver sur une courbe descendante. Par contre, si vous prenez les bonnes décisions, vous pourrez alors redémarrer de nouvelles courbes ascendantes. Il est bien sûr entendu que les bonnes décisions sont en l’occurrence de profiter des services de ladite banque.

Peu importe cette vision commerciale à laquelle je n’accorde que peu de crédit. En soi, l’idée de concevoir la vie comme une courbe est une pensée intéressante et dynamique. Même quand on est au plus bas, on peut se dire qu’après viendront une nouvelle ascension et de meilleurs moments. Et c’est vraisemblablement avant tout une question de volonté et de bonnes décisions. Il est important de dire qu’on peut toujours s’en sortir.

Dans cette campagne publicitaire, ce qui m’intéresse le plus, c’est cependant la courbe. D’abord, parce qu’elle est rouge. La vie est sans doute plus fascinante et captivante quand elle est colorée de rouge. C’est plus vif, plus dynamique.

Au-delà de cette dimension ontologique et politique, il y a dans cette courbe un côté beaucoup plus sensuel. Comment ne pas vouloir caresser d’une douceur voluptueuse cette courbe de reins et cette rondeur callipyge ? Le dessinateur de cette courbe réalise ce prodige : faire d’un simple trait un univers de sensualité torride, comme j’avais d’ailleurs déjà pu l’observer sur deux lignes de rêve qui se croisaient.

Cette simplicité parfaite me désarme. Comment peut-on créer une telle force de vie par si peu de mouvement ? Comment un tel érotisme sybarite peut-il trouver sa source dans cette pureté naturelle ? Mystère de l’art. Et quand celui-ci s’exprime à travers la publicité, quel plaisir !

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