dimanche 8 février 2009

Un combat des chefs où seul le peuple perd

FMG © 2004

Ce qui se passe à Madagascar est dramatique. Deux chefs s’affrontent. Comme d’habitude, ils ont tous les deux à la fois tort et raison. Ils n’ont pas la même vision de la gestion politique d’un pays. Cela leur donne-t-il le droit de créer la violence et de semer la mort, dans un manque de respect évident de toute idée démocratique ?

J’étais à Antananarivo, en décembre 2007, quand Andry Rajoelina, dit TGV, a été élu maire de la capitale. J’avoue que je voyais cette élection avec pas mal de sympathie. Que l’opposition parvienne à élire démocratiquement un des siens à la mairie de la plus grande ville est a priori ce qui peut arriver de mieux à un pays. Cela signifie que l’alternance existe de facto. Or, la réelle démocratie est celle qui permet l’alternance, dans le respect des règles. De plus, l’accession à de hautes responsabilités d’un jeune dynamique ne pouvait être que mobilisant pour ce pays géographiquement si beau et humainement si riche, mais malheureusement si pauvre. Bref, pour moi, le nouveau maire allait pouvoir continuer et améliorer ce qui avait été fait en son temps par Marc Ravalomanana, devenu entre-temps Président de la République.

Mais voilà, les ambitions conjuguées de ces deux meneurs n’ont fini que par faire naître le chaos. Dans l’analyse de la situation, ils ont chacun tort et raison. Dans l’évolution de celle-ci, ils ont tous les deux tort.

J’ignore qui sortira vainqueur de ce combat de coqs. Ça n’a finalement pas tellement d’importance. Le vainqueur aura de toute façon du sang sur ses mains et ne pourra désormais ne plus voir que cette infamie lorsqu’il osera se regarder dans un miroir. Sauf s’il est aveugle bien sûr, ce qui est vraisemblable.

Je sais par contre qui sera perdant. C’est le peuple. Ce sont ces enfants qui ne demandent qu’à apprendre, qu’à grandir pour prendre leur place dans la société. Mais cette société devient de plus en plus invivable, simplement parce que deux personnes soi-disant responsables pètent les plombs.

Il y a tant à faire dans ce pays. Tant à construire. Tant à valoriser. Peut-on espérer que cet inutile combat se termine rapidement – si possible dans le respect mutuel – et que la Grande Île puisse reprendre son chemin vers la liberté et le progrès ?

Tanindrazana Fahafahana Fandrosoana

1 commentaire:

  1. "Il n'y a guère de guerre qui en vaille la peine" : c'est hélas, encore et toujours le cas... Même et encore plus une guerre civile sans fondement.

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