samedi 1 janvier 2011

Contraste

FMG © 2011

Dans l’obscurité surgissent parfois des étincelles de vie. Tel un éclat ontologique, elles alimentent la nuit tout en contraste. Grâce à la lumière soudaine, la nuit paraît pourtant plus noire encore. Elle gagne une densité unique et profonde qui invite à s’y plonger en lâchant toute retenue.

Les étincelles sont éphémères. La nuit dure. Elles virevoltent de cœur en cœur, illuminent les rêves, feignent de croire qu’elles pourraient persister dans une éternité dynamique. Même quand – altières – elles brillent de leurs mille flammes, elles ne parviennent cependant pas à briser la force noire de la nuit. Celle-ci ne fait que tolérer ces poussières d’étoile. Elle sait qu’elle seule persiste et qu’une fois éteintes, elle règnera à nouveau seule et majestueuse.

Les escarbilles ne vivent d’ailleurs que parce que la nuit étale son manteau. Dans la clarté du jour, elles ne trouvent pas leur place et semblent ne pas exister. C’est parce que l’obscurité enveloppe l’univers et s’infiltre dans le moindre des recoins que les étincelles brillent par leur contradiction aléatoire.

La nuit finit – du moins le prétend-on – par disparaître. Elle garde alors avec elle les quelques flammes qui ont pu faire croire qu’elle pourrait être vaincue. Le jour venu, il ne reste que des flammèches vacillantes et des débris sournois.

Bientôt, la nuit revient, sans même qu’elle soit encore percée par ces inutiles étoiles qui ont compris leur futilité. Certaines, parfois, osent revenir danser quelques instants secrets et artificiels. Puis elles s’éteignent. Il ne reste que la nuit.

5 commentaires:

  1. Quel sombre billet pour un premier janvier !
    La nuit est universelle et éternelle, mais la vie se nourrit de chaque source de lumière, et les hommes, de toute éternité, s'évertuent à entretenir la flamme de la vie, de l'espoir, de la chaleur au propre comme au figuré : n'est-ce pas, Allumeur de réverbères ?..

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  2. J'adore ce blog, même si j'ai ma préférence dans certains choix de sujets, mais je me suis toujours un peu demandé si le fait de scinder les billets en quatre thèmes d'égale importance (blues, lumières, coeur, interrogations) n'était pas un peu contraignant finalement. Aurais-tu, par exemple, écrit un tel billet si ce n'était pas "au tour du" libellé "coup de blues". Du coup, je ne peux m'empêcher de penser que tes écrits ne reflètent pas forcément ton humeur du moment mais plutôt parfois une obligation de respecter le "cahier des charges" que tu t'es imposé à la création de ce très bel espace.

    Cela dit, il me va très bien ce sujet, mais c'est vrai qu'il tranche avec les précédents...

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  3. En l'occurrence, le choix du libellé était total : aucune contrainte (l'ordre des quatre libellés n'a aucune importance) ! Et quoi que tu en penses, je crois que tous les billets de ce blog reflètent ce que je suis et ce que je vis !

    Billet en contraste, oui. Le titre le dit. Pourquoi devrait-on voir tout en rose le premier janvier ?

    Cela dit, le blog reste celui de Réverbères ! Pas de panique !

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  4. Et comment faire quand tu as trois ou quatre coups de blues successifs ? :-)
    (Cela dit, j'ai aussi commenté avec une pointe d'humour, un peu inspiré il est vrai, par la remarque de Cath)
    Après, je suis bien persuadé que tu penses tout ce que tu écris. C'est plus le moment que tu choisis pour les écrire qui me semblait aussi dépendre de la "rotation" de tes libellés. Mais c'était juste une remarque, sans grande importance du reste...

    Seul compte le plaisir de te lire de toute façon ! :-)

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  5. Et seul compte aussi le plaisir d'écrire ! ;-D

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