Membre de la SABAM, ça ne me sert d'habitude pas à grand chose. Mais grâce à cette bonne vieille société, j’ai pu assister au spectacle « Ceci n’est pas un chanteur belge » de et avec Claude Semal ! Quel bonheur !
C’est loin d’être la première fois que je vois cet artiste en scène, mais ce nouveau spectacle – présenté en avant-première aux Riches-Claires jusque ce dimanche 29 janvier 2012 – est un petit bijou. Semal présente quatorze nouvelles chansons, plus une ancienne « Dormir au chaud », chantée en retrait, avec une violence maîtrisée mais néanmoins bien présente. Et il a tout à fait raison.
Pour le reste, beaucoup de chansons tournent autour de la belgitude – que cela aille d’une merveilleuse « Chez nous » en passant par la recette de la frite « La patate » sans oublier le tube interplanétaire « On a la frite », avec une tendresse aussi infinie que la critique acerbe qui les anime. C’est une des forces de Semal : allier tendresse, analyse critique, humour et poésie ! On est là dans la lignée – complètement assumée – du surréalisme, dans sa dimension la plus originelle.
Au-delà de la Belgique, Semal aborde des thèmes du quotidien : les éclopés de la clope, les maladies nosocomiales, la chirurgie esthétique, les implants érotiques… et même Facebook ! Chaque fois, ce sont de petits régals. Il se montre plus féroce lorsqu’il rend un « vrai » hommage à Guy Môquet, bien plus sincère que celui qu’a voulu donner un certain Président de droite à ce résistant communiste.
Là où Semal m’a le plus ému, c’est cependant dans la relation avec son fils. Si sur scène, celui-ci n’est qu’un œuf ou un ballon, on sent tout au long du spectacle cette incroyable relation d’amour entre le père et son vrai fils. Quel merveille ! Devant tant d’interrogations d’enfant, Semal nous dira deux grandes vérités fondamentales. Face aux inquiétudes de son fils et aux grands enjeux de la résistance, il lui dira simplement d’être lui-même, de croire à ce qu’il croit et de se moquer du reste ! Puis, pour finir, il nous sort une extraordinaire chanson sur « Être utile » où l’on sent bien que si on ne l’est pas, alors tout cela ne sert vraiment à rien, même si c’est futile, aussi petit fut-il…
Un Semal dégagé des artifices qui l’ont parfois accompagné. Mais cette fois subtilement accompagné d’une bande sonore très bien mise en musique par Frank Wuyts. Avec une indispensable mise en voix de Martine Kivits et une belle mise en scène de la compagne Laurence Warin (à côté de qui nous avions l’honneur d’être assis).
Un très beau spectacle à voir encore jusque dimanche… et puis plus tard pour tous ceux qui auront manqué ça. Parce que vraiment, c’est à ne pas manquer !
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