lundi 16 avril 2012

Invasion canine et policière

Or donc, je faisais gentiment un peu de jardinage. J’avais terminé tout ce que j’avais à faire et je rapportais progressivement les outils au garage. Soudain, je vis fuir un chien qui ressemblait à celui de mon voisin, avec qui j’entretiens les meilleures relations (tant avec mon voisin qu’avec son chien). Je m’étonnai de cette fuite, parce que d’habitude Ramsès (c’est le nom du chien, ou plutôt de la chienne) ne me fuit pas. Je m’étonnai d’ailleurs encore plus de la voir toute seule à cet endroit-là où elle n’avait rien à faire, mais avec un chien, on ne sait jamais.

Bref, je retournai chercher d’autres outils quand je vis débouler dans mon jardin, sans me prêter la moindre attention, une autre drôle de bête (sans doute plus que les chiens) : un flic, matraque en mains ! Visiblement, il courait après quelqu’un. Pas après moi, car je ne semblais pas du tout l’intéresser !

Je pris mon courage à deux mains et me rapprochai de cet énergumène qui était entré chez moi impétueusement (et illégalement). Je lui demandai ce qu’il faisait là. Question simple et naturelle, si ce n’est qu’habitant en Flandre, je m’étais évidemment adressé à lui en flamand, langue que je ne maîtrise malheureusement qu’imparfaitement. Enfin, je compris rapidement qu’il était à la poursuite d’un chien. Cela vaut toujours mieux qu’un voleur, un assassin ou un politicien ! Nous essayâmes vaille que vaille de dialoguer et je lui expliquai que mon voisin Raf avait une chienne qui ressemblait à ce qu’il me décrivait. J’eus beau lui dire que Ramsès était la gentillesse même (elle est pourtant censée garder la maison), mon policier belliqueux n’en semblait pas convaincu.

C’est alors que je vis près de la clôture qui sépare nos deux jardins la brave Ramsès roucouler avec un autre chien qui - de loin - lui ressemblait beaucoup. Pendant que le policier m’expliquait qu’il voulait attraper ce chien qui tuait par ci par là des brebis, je vis débouler un deuxième pandore. Décidément, c’était une véritable invasion.

De loin – n’étant pas spécialement ami des bêtes, je n’osais m’approcher – je voyais Ramsès continuer à faire les yeux doux à cet autre spécimen de la race canine qui me semblait finalement plus amoureux que guerrier. Ce n’était pas le cas du troisième agent qui passa à côté de moi en courant, matraque au poing, sans me jeter le moindre regard ! Enfin, je laissai faire en postulant que je ne risquais rien puisque mon jardin était envahi par « les forces de l’ordre ».

Ça ne semblait pas évident d’y mettre de l’ordre d’ailleurs. Je ne sais trop ce qu’ils ont fait, mais de longues minutes ont passé. Je me suis finalement résolu à me rapprocher de la clôture, un peu plus loin. Comme je m’y attendais, Ramsès s’est directement dirigée vers moi pour réclamer les caresses auxquelles elle a toujours droit. Nous avons un peu discuté ensemble, même si ce n’est pas évident de discuter avec un chien néerlandophone. Elle m’a quand même clairement signifié qu’il se passait des choses bizarres.

Finalement, j’ai vu un des pandores porter à bout de bras un chien ressemblant de plus près à un loup. Le premier flic me dit qu’ils couraient après lui depuis plus d’un kilomètre et qu’il était fatigué ! Il l’avait sans doute surtout endormi. Je me suis d’ailleurs dit qu’heureusement il ne m’avait pas confondu avec le chien.

Puis, les trois agents sont partis en camionnette avec le chien. Sans un mot d’explication ou d’excuse. Ils estimaient sans doute avoir fait leur devoir… et le fait d’être entrés dans une propriété tant privée que paisible ne leur semblait pas un élément digne d’intérêt. Ils avaient surtout selon eux sauvé tout le cheptel local d’une mort certaine par un très dangereux chien-loup (amoureux éperdu d’une ravissante chienne de type Lassy).

Quoi qu’il en soit, vous avez bien compris que je me demande encore qui était le plus dangereux : ce chien égaré ou ces trois policiers armés feignant d’ignorer superbement qu’il y avait de braves gens autour d’eux ?

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