Les monuments sacrés m’ont toujours un peu quelque part envoûté. C’est sans doute d’ailleurs surtout une question de voûte. L’architecture religieuse n’a pas son pareil pour créer la beauté sur la base de ces demi-cercles ou autres courbes. Bref, quand je pénètre dans un lieu « divin » (quels que soient le(s) dieu(x) concernés), je me sens toujours rempli d’une mystique envoûtante.
Je ne suis pas trop amateur des grandes constructions. Je préfère les petits lieux qui n’ont que leur fraîcheur et leur simplicité à revendiquer. C’est le cas de l’église orthodoxe de Panayia, à Fodele, en Crète. Toute petite, datant du 11e ou 12e siècle, elle offre son architecture et quelques fresques peintes, partiellement élimées pour laisser apparaître la majestuosité de la pierre originale.
Jusque-là, rien d’extraordinaire. La visite est éclair tant la pièce est petite. Lorsqu’un groupe de 7 ou 8 personnes entra à son tour, nous nous sommes gentiment esquivés pour leur laisser la place.
Nous fîmes le tour du bâtiment. Arrivé à l’arrière de celui-ci, nous entendîmes soudain un chant. Composé de plusieurs voix. Harmonieux. Mystérieux. Envoûtant. Ce n’était pas de la musique byzantine. Ce n’était peut-être même pas de la musique religieuse. C’était de la musique, celle qui ne sert à rien, mais dont on ne peut se passer.
Il n’a duré qu’un instant. Mais les frissons qui parcouraient mon corps lui offraient l’éternité. Il ne faut pas lier celle-ci à des rêves imaginaires. L’éternité est parmi nous. C’est nous qui la construisons dans ces petites choses de la vie.
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