jeudi 4 octobre 2018

Toqué

Aujourd’hui, j’ai assisté à la remise de diplôme de mon dernier fils. Je ne suis pas sûr que ce soit la dernière fois qu’un de mes enfants obtient un diplôme, mais en tout cas, celui-là s’est fait attendre et oui, c’était pour moi une réelle fierté de voir les compétences de mon fils reconnues de facto par cette cérémonie. J’étais d’autant plus fier qu’avant d’y assister, il avait passé la journée à son travail au sein d’une banque internationale. Je n’ai pas trop d’affinités avec les banques et leurs métiers. Mais y creuser son chemin professionnel est digne de respect.

Je ne suis pas sûr que la cérémonie à laquelle j’ai assisté soit aussi digne de respect. Elle commença par une série d’interventions dont – selon moi – la nullité ne rivalisait qu’avec leur inutilité. Il y eut ensuite la « proclamation » qui m’a ramené des dizaines d’années auparavant, à vrai dire lorsque j’étais enfant ou jeune adolescent. Je ne savais pas – sublime naïveté – qu’on pouvait encore décerner des prix et proclamer le nom des « lauréats » en fonction du grade qu’ils ont obtenu. Bravo pour les meilleurs… mais quid pour ceux ou celles qui n’ont pas correspondu au moule académique ?

Mon questionnement se situe bien à ce niveau. Moi qui ai accompagné de nombreux projets d’évaluation dans l’enseignement – du niveau primaire au supérieur universitaire – j’ai pu souvent me rendre compte qu’une réussite ou un échec est plus souvent lié aux exigences académiques qu’aux compétences des élèves ou des étudiants. En d’autres termes, plus souvent qu’il ne le faudrait, un étudiant réussit ou échoue non pas sur la base de ses compétences, mais parce qu’il correspond ou non aux critères édictés – parfois de manière inconsciente et invisible – par l’institution de formation (et aussi de certification). Dans un tel contexte, quand on voit un jeune laissé à lui-même pour devoir démontrer de manière aveugle des compétences peu définies, on peut se poser des questions.

Ce soir pourtant, le plus important n’est pas là. L’important est que mon fils a reçu ce soir ce fameux papier. L’important est qu’il est inséré dans un projet professionnel qui l’intéresse et qui lui permet d’apprendre des tas de choses. L’important est qu’il a invité ses parents a assisté à cette remise de diplômes et que ceux-ci en étaient bien contents.

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