mardi 17 septembre 2019

Ces discriminations si ordinaires

Dernièrement, je participais à une discussion lors d’un repas. Nous en sommes venus à parler d’une personnalité ayant, dans sa sphère d’influence, un certain pouvoir. Il s’agit d’un homosexuel. La discussion a dévié vers la sœur du compagnon, arrivée elle aussi à un certain niveau. Un « ami de mes amis » a clairement insinué que si cette femme, très jolie par ailleurs, était arrivée là, c’était parce qu’elle était la sœur de… J’ai exprimé mon indignation, en disant que c’était de la médisance et surtout que la dite sœur était avant tout ultra-compétente et méritait amplement son ascension.

J’ai regretté de ne pas avoir plus dénoncé ces discriminations si ordinaires, autant par manque d’envie d’envenimer la soirée que par fatigue. Pourtant, j’aurais dû !

Derrière cette insinuation de népotisme, il y avait surtout beaucoup de mépris inacceptable.

Du machisme d’abord. Par son discours amusé, l’« ami des mes amis » disait avant tout qu’une femme ne peut atteindre des sommets qu’en étant aidée, qu’elle ne peut avoir de compétences propres…

De l’homophobie aussi. Selon l’« ami des mes amis », si la femme avait été aidée, c’est parce qu’elle était la sœur du compagnon d’un homme… et qu’on sait bien que chez ces gens-là…

Si ça avait été un couple hétérosexuel et que la compagne avait eu un frère plutôt qu’une sœur, l’« ami des mes amis » n’aurait jamais osé prétendre ni insinuer qu’il n’était arrivé à ce niveau de responsabilités qu’en raison de ses liens familiaux.

Plus souvent qu’on ne peut le croire, on assiste ainsi à des discours ségrégationnistes larvés sous un vernis d’humour et d’autosuffisance. On ne réagit souvent pas assez, ne fut-ce que parce qu’on ne se rend même pas compte du sens profond de ce qui est dit. Tout cela est si ordinaire…

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