vendredi 21 novembre 2008

Justice en déliquescence

Jean-Marc roulait en voiture dans une zone limitée à 30 km/heure. Souhaitant tourner à gauche, il ralentit et se positionna à gauche. Il entendit à ce moment un bruit de chute et constata qu’une moto était tombée derrière lui, jetant à terre ses deux passagers, dont l’un fut blessé. La moto n’a pas touché la voiture de Jean-Marc. Des traces d’une longueur de 6 mètres montrent que la vitesse de la moto était certainement supérieure à 50 km/heure. La police a fait les constats nécessaires.

L’affaire passe en justice : les motards prétendent que la voiture s’est soudainement déportée et les a fait chuter. Alors que tous les éléments objectifs montrent qu’il n’en est rien, le juge décide de condamner Jean-Marc. La philosophie pénale aujourd’hui est de protéger les victimes à risque : les piétons, les cyclistes, les motards… C’est une logique comme une autre et, en tant que motard occasionnel, je la trouve assez cohérente. Sauf lorsqu’elle consiste à condamner quelqu’un qui n’a rien fait de mal sous le prétexte fallacieux que s’il n’avait pas été là, la chute de la moto n’aurait pas eu lieu.

Qu’à cela ne tienne, il suffit d’aller en appel. C’est la base du fonctionnement de la justice. Mais en appel, Jean-Marc est condamné, plus sévèrement même encore. En réalité, sur trois magistrats qui ont œuvré en appel, il y en a deux qui avaient déjà sévi en première instance. Pourquoi se seraient-ils déjugés ?

Cette histoire vraie me laisse pantois. Non seulement la justice, on ne sait pas trop bien pourquoi, condamne un innocent, mais en plus son fonctionnement va à l’encontre même de ses principes de base. Le fondement d’un tribunal d’appel est de permettre à un autre juge de reconsidérer les choses. Si c’est le même juge qui intervient en première instance et en appel, celui-ci n’a pas de sens. En bonne logique, on devrait pouvoir casser un tel jugement. Il semble que ce ne soit pas le cas. Le système entérine sa propre négation.

Comment voulez-vous, face à de telles absurdités, que les gens aient encore confiance dans la justice ?

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