mercredi 19 novembre 2008

Opérationalisation

FMG © 2008

J’ai pris une décision importante aujourd’hui, mais qui me désole, même si son importance est somme toute assez relative.

Désormais, je n’écrirai plus « opérationalisation », mais « opérationnalisation », avec deux n au lieu d’un seul ! Vous voyez, ça change tout !

C’est le résultat d’un long processus. En réalité, ne cherchez pas : le mot « opérationnalisation » avec 1 ou 2 n n’existe pas ! C’est un néologisme, créé sur la base de l’adjectif « opérationnel » qui existe bel et bien, avec 2 n.

Ce néologisme est cependant abondamment utilisé dans les langages opérationnels (c’est le cas de le dire) tels que la pédagogie ou la gestion de projets. Si vous utilisez ce bon Google, il nous fournit 47 400 occurrences (avec 2 c et 2 r) pour « opérationnalisation » avec 2 n, alors qu’il propose pas moins de 144 000 pages pour « opérationalisation » avec 1 seul n.

Pourquoi alors opter finalement pour 2 n ? Il faut dire qu’en anglais, le choix est vite fait : c’est automatiquement avec un seul n. Si, toujours dans Google, vous vous limitez aux pages francophones, on se retrouve immédiatement avec seulement 10 700 « opérationalisation ».

Y a-t-il un débat ? Oui. Les linguistes officiels vous diront que les deux possibilités existent dans le cas d’une nominalisation d’un adjectif en « nnel », mais qu’il vaut mieux préférer la double consonnalisation. Il y a différentes raisons à cette préférence, sur lesquelles je ne m’étendrai pas, parce qu’elles sont en réalité boiteuses.

Personnellement, j’ai – jusqu’à présent – été beaucoup plus empirique. Il me semblait qu’ « opérationalisation » était beaucoup plus proche de « rationalisation » que de « institutionnalisation ». Et donc, par analogie, j’optais pour un seul n. Malheureusement, j’ai bien dû constater que la majorité des personnes optait pour 2 n.

Aujourd’hui encore, dans un document que j’avais préparé et que je projetais en formation, j’étais ennuyé de voir que mon « opérationalisation » était souligné de rouge par mon traitement de texte. Je reçus le coup fatal lorsque j’ai projeté un document réalisé par des participants, avec un bel « opérationnalisation » que le traitement de texte s’obstinait à ne marquer d’aucune manière ! Bref, je me suis avoué vaincu… et j’écrirai donc désormais « opérationnalisation ». Un point, c’est tout. Mais croyez-moi, c’est une décision difficile : cela fait près de 20 ans que je me bats contre des moulins à vent. Tout ça pour rien. Rassurez-vous : je ne pleurerai pas. Il y a des choses bien plus graves.

Par exemple, des problèmes de chauffage. Eux, ils me pourrissent (avec 2 r et 2 s) vraiment la vie. C’est pour ça que j’ai choisi une photo qui n’a rien à voir avec le contenu de mon coup de blues : ça me permet de penser à autre chose… et j’ai encore plus le blues !

Toute la musique que j'aime,
Elle vient de là, elle vient du blues.
Les mots ne sont jamais les mêmes
Pour exprimer ce qu'est le blues.

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