Une belle réussite, même si plus d’un spectateur (dont l’âge moyen devait tourner autour de 60 ans) regrettera le volume sonore trop élevé, surtout en première partie. Quand il est difficile de comprendre les paroles parce que batterie et guitare étouffent le son, c’est effectivement bien dommage ! Donner un peu de groove à Brassens, pourquoi pas ? De là à en perdre les mots…
Certains ont aussi été déçus de ne pas entendre que du Brassens. Pourtant, c’était là une excellente idée : chaque artiste interprétait une chanson de Brassens pour ensuite partager une chanson de son propre répertoire. Bien que ne m’attendant pas à ce principe, c’était sans doute la bonne surprise de la soirée. En tout cas, elle m’a permis de découvrir des artistes dont je connaissais le nom, sans les avoir nécessairement déjà entendus. Qu’on en juge !
- Karin Clercq. Elle est l’exception : elle n’a rien chanté de son répertoire. Mais elle était la directrice artistique du cabaret. Quelle énergie. Son interprétation de "La non-demande en mariage" eut été grandiose… si elle s'était contentée de la chanter en solo !
- Gaëtano. Il a ouvert le spectacle. Il fallait l’oser. Mais il est encore un peu vert.
- Seb Duthoit. Je l’ai découvert avec l’excellent groupe Coïncidence. En carrière solo désormais, l’alchimie a quelque peu disparu, mais il reste un excellent musicien et un bel interprète (surtout quand il s’extasie devant Quynh Anh Pham qui lui prête quelques « ah ah »).
- Monsieur Y. Quand la chanson se théâtralise, on découvre parfois des univers sublimes. Ce que j’ai vu de ce trio donne en tout cas envie d’en voir et d’en entendre plus.
- Samir Barris. Beaucoup de sensibilité. Encore un peu timide, mais c’est peut-être son charme. Un beau moment.
- Quynh Anh Pham. Elle a déjà une belle carrière internationale, grâce à Marc Lavoine, qui lui a proposé Bonjour Vietnam, grand succès au Vietnam, et aussi un beau duo J’espère. Invité surprise, elle en était effectivement la première surprise… et tout le monde s’est demandé un peu ce qu’elle faisait là !
- Piangerelli. Lui au moins, c’était clair : il aurait mieux fait de ne pas être là.
- Barbarie Boxon. En formule duo ici. Euh, comment dire ? La guitare faisait vraiment beaucoup de bruit ! Pourtant, la formule doit être plus riche que celle qu’on a pu apprécier.
- Ben Bosca. Membre de Monsieur Y, il nous a valu un des grands moments de la soirée avec « Les passantes ». Par contre, sa chanson « Des pas » était assez quelconque.
- Blanche, alias Stéphanie Blanchoud. Depuis le temps que je sais qu’elle existe, je ne l’avais jamais vue ni entendue en vrai. Ça en vaut pourtant la peine. Elle semble timide, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! Et son chant se rapproche de sa beauté !
- Vincent Delbushaye. Lui aussi, je le connaissais sans l’avoir jamais vu. Quelle vitalité. Quel décalage contrôlé ! À découvrir et à diffuser de toute urgence.
Bref, vraiment, un beau plateau pour une soirée au rythme soutenu (certaines émissions de télévision devraient en prendre de la graine). De belles découvertes, mais pour moi, la meilleure fut encore celle de Sébastien Taminiau. Également membre de Monsieur Y, il a enchanté ma soirée en accompagnant tous ces artistes. Dans une présence intense mais toujours discrète et retenue, il brille aux claviers, s’affirme progressivement au violon et surtout nous délecte de sa contrebasse. Un instrumentiste atypique, dégageant une luminosité grandiose, à l’égal de son visage d’enfant. Bravo l’artiste !
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