Trouver les 7 différences entre Wojdan Saharkhani, judoka saoudienne, Sandeep Singh, joueur de hockey indien, et Maria Sharapova, joueuse de tennis russe, ne serait pas très difficile. Trouver la ressemblance – en dehors du fait qu’ils ont participé tous les trois aux Jeux Olympiques de Londres – est plus subtil et pourtant beaucoup plus interpellant.
Ne languissons pas : ces sportifs concourent tous les trois avec un « signe religieux distinctif » ! Inutile sans doute de revenir sur le « voile » de Saharkhani qui eut un premier combat à réaliser dans ces JO : faire accepter qu’elle puisse lutter en portant le voile musulman, finalement réduit à un bonnet de bain noir. Singh, comme bon nombre de ses compatriotes, n’eut aucun problème à concourir en turban, comme tout Sikh qui se respecte. Enfin, personne n’a émis la moindre remarque sur la croix orthodoxe que Sharapova porte au cou.
Dans les trois cas – et il y en a beaucoup d’autres, notamment tous ces sportifs qui « se signent » avant de commencer leur compétition – il y a clairement la volonté de manifester son appartenance à une religion. Simplement, ce n’est pas la même religion.
Ma position est claire : ils ont tous les trois bien raison ! Pour quelqu’un qui – que ce soit de manière intime ou simplement sociale – a la « foi », il me semble évident que cette « foi » anime sa vie entièrement. Y compris donc dans sa vie sportive. Il me semble donc « normal » qu’au moment où ces sportifs vont donner le meilleur d’eux-mêmes, ils y associent – d’une manière ou d’une autre – la religion à laquelle ils se rattachent.
Pourtant, cherchez l’erreur ! De ces trois sportifs qui ont tous les trois la même démarche, seule celle de Saharkhani a posé problème et a remué toute la planète sportive ! Avait-elle seulement le droit de manifester ainsi son appartenance religieuse ? Bien sûr, les règles du judo stipulent que les concurrents ne peuvent avoir de foulard ou autre tissu, en fonction du risque d’étranglement. D’accord. Le « bonnet de bain noir » était là une bonne solution. Mais fallait-il pour autant en faire tout un foin ? On en aurait même fini par croire que vouloir porter le voile menaçait les grandes « valeurs » sportives des jeux olympiques !
Ce qu’il y a de grave, c’est qu’on ne dénonce jamais aujourd’hui les « marques extérieures religieuses » que si elles sont musulmanes. Pas de problème pour les chrétiens – pas même les nonnes qui se camouflent tout à fait dans leur habit de carmélite ou autre, ni évidemment le Pape qui se déguise comme aucun autre homme n’oserait le faire – ni pour les Sikhs, ni pour les Mormons, ni pour les Juifs, ni pour des tas d’autres religions. Mais les Musulmans, eux, sont – par définition – coupables de tous les maux !
En soi, je n’ai rien ni pour ni contre les Musulmans. Pas plus que pour ou contre les autres religions. Mais ne commence-t-on pas à dépasser les bornes en stigmatisant toujours l’Islam ? En écrivant cela, j’ai bien conscience qu’il y a actuellement au sein de cette religion, un bon nombre de fanatiques dangereux. Il y en a dans les autres religions aussi, mais ils sont moins nombreux sans doute. C’est un vrai problème. Faut-il pour autant condamner d’avance tous les Musulmans qui essaient simplement de vivre leur religion ? Cherchez l’erreur…
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