samedi 21 mars 2020

Partages intrusifs

Assez souvent, je reçois des messages d’amis ou de connaissances qui me partagent un lien vers un article qu’ils ont apprécié pour l’une ou l’autre raison. Ça part évidemment d’une bonne intention, mais en fait ça m’énerve ! En soi, l’article est censé m’intéresser et je le lirais peut-être en d’autres circonstances, mais c’est l’aspect intrusif de la démarche qui me dérange. À tort sans doute, mais voilà…

Partager un texte qu’on a apprécié est normal et positif. C’est d’ailleurs un des principes de base des réseaux sociaux et je le fais souvent sur ceux-ci. Mais il ne me viendrait pas à l’idée d’envoyer un tel lien par courriel ou message privé. C’est une manière de dire : « Tu dois lire ceci ». Un partage sur Facebook ou autre signifie : « Tu peux lire cela ». C’est tout à fait différent. Dans un cas, on impose alors que dans l’autre, on propose. « On impose » est certainement trop fort, car finalement le choix de lire ou non continue à m’appartenir. Plus que vraisemblablement, c’est surtout moi qui ressens comme une obligation, j’en ai conscience.

J’ai toujours été rétif à toute obligation de contenu, voire de démarche. Lorsque j’étais jeune, dans le cadre scolaire, j’ai eu beaucoup de mal à lire un livre qu’on m’imposait. Par exemple, Eugénie Grandet que toute la classe a dû se farcir. D’autres professeurs proposaient trois ou quatre titres et nous laissaient le choix. Certains même ajoutaient : « Et si vous avez une autre proposition, n’hésitez pas à me demander si c’est bon » ! Inutile de vous dire quels étaient mes professeurs préférés !

Ce refus de me voir imposé quoi que ce soit n’est heureusement pas permanent. Dans les circonstances actuelles, j’accepte sans grande difficulté de devoir rester chez moi et de limiter de manière drastique les contacts directs. Mais est-ce une obligation ou la volonté de se préserver ? Dans une situation de survie, on accepte certainement plus et plus facilement.

Si vous lisez ces lignes, j’espère que cela résulte de votre choix personnel ! Pour une fois, je ne vous conseille même pas de partager mon billet. Il n’en vaut pas la peine !

S’en sortir sans sortir !

1 commentaire:

  1. Il me semble être sur la même longueur d'onde. Du coup je te glisse en commentaire un mail rédigé hier à une amie, qui m'avait carrément posté une conférence vidéo d'un conspirateur covidien.
    "Salut V**
    finalement, je te remercie de m’avoir contraint à m’intéresser à Jean-Jacques Crèvecœur, car quelqu’un d’autre m’avait aussi posté une de ses vidéos…
    sans plus d’explications que toi, d’ailleurs.
    Je trouve cette attitude, qui consiste à balancer une vidéo dans la gueule de son interlocuteur, sans mode d’emploi, assez cavalière.
    Même pour des gens qui ne font pas de cheval.
    en gros, ça dit « tiens, écoute ça, tu comprendras, il explique tout »
    Les youtubeurs jouissent-ils d’une légitimité auto-démontrée ?
    J’ai écouté la vidéo de Crèvecœur, que j’ai trouvée pathétique.
    Ensuite, je me suis renseigné sur lui.
    Au mieux, c’est un charlatan, un imbécile heureux, au pire, c’est un nuisible.
    Il sert la soupe complotiste, ni meilleur ni pire qu’un autre dans ce domaine.
    C’est pas très original, comme discours.
    Par contre, le fait que toi, tu me la postes, ça m’en dit beaucoup sur toi.
    Sur ta naïveté. Heureusement que je suis un gars gentil, et que je ne risque pas d’en abuser.
    D’ailleurs, tu me l’as « Envoyé depuis ton mobile Huawei » sans prendre en compte le fait que les Chinetoques pouvaient tracer ton appel depuis la puce dont ils ont truffé ton téléphone, et enregistrer le fait que tu diffuses des vidéos complotistes ! franchement, je te suggère de faire plus attention à l’avenir ! "

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