Quand neuf cousins ou cousines se retrouvent ensemble, sans doute pour la première fois depuis toujours, cela fait une sacrée ambiance. Tabernacle, quelle belle journée nous avons vécue hier, bien au-delà de la rationalité qui pourtant m’est chère !
En novembre 1958 – j’allais avoir 5 ans – mon oncle et ma tante ont décidé d’émigrer au Canada, avec leurs quatre premiers enfants. Les MABA : Michel, Alain, Benoît et Anne. Ils aimaient bien ça et trois filles sont nées au Québec : Catherine, Agnès et Nathalie. Les MABACAN étaient désormais au complet ! Ceux-ci se sont complètement intégrés au paysage canadien et y ont fait leur vie et leurs familles. De son côté, mon unique sœur, Monique, est tombée amoureuse d’un américain, Steve ! Ils se sont mariés, eurent deux enfants, et vivent de cet amour depuis bien longtemps. Rendre visite à ma sœur et à sa famille a toujours été pour moi non pas une exigence, mais une évidence ! Mon épouse et moi nous retrouvons donc une nouvelle fois de l’autre coté de l’Atlantique. Nous souhaitions vraiment cette fois rendre visite à nos cousins canadiens.
Cela s’est concrétisé hier. À vrai dire, nous n’espérions pas voir tout le monde, tant nous savons les contraintes de chacun et chacune. Quel ne fut pas notre bonheur de constater que tous étaient là, avec les compagnes et compagnons, avec les enfants et les petits-enfants ! Et ce fut une journée magnifique. Le soleil avait d’ailleurs bien décidé de nous accompagner et nous l’en remercions.
Nous étions donc neuf cousins et cousines à nous retrouver. En soi, d’un point de vue quantitatif, c’est déjà extraordinaire. Mais en plus, il y avait la qualité. Et c’est là qu’on est au-delà de la raison. Nous étions tous hier, avec nos compagnons et compagnes, une vraie famille, unie pour le plaisir d’avoir les mêmes racines, les mêmes liens. Ceux qui ne s’expliquent pas. Il y a évidemment des liens biologiques. Mais une famille, c’est bien plus que ça. Une famille, c’est aller au-delà des limites de chacun et combiner les différentes alchimies pour créer des étincelles de vie et d’amour. Et à partir de là, atteindre un nirvana paroxystique qui transcende toutes les bassesses et contingences de ce monde. En d’autres mots, être bien.
C’est difficile à expliquer, tout simplement parce qu’il n’y a aucune raison d’expliquer ça. C’est tellement simple, tellement évident, tellement ressourçant. On entre dans un univers où il n’y a plus de raison, plus de rancune, plus de jalousie. Seulement cette sensation de ne pas être seul, d’aimer et d’être aimé. Juste pour la beauté du cœur. Quel bonheur !
Il s’agit évidemment d’un moment unique… qui n’a réellement de sens que pour ceux et celles qui y ont participé. Mais pouvoir dire et écrire que de tels moments peuvent exister – envers et contre tout – c’est aussi crier au monde que le bonheur existe, que la vie est la plus forte, que les liens qui nous unissent sont ceux qui nous font vivre. Plus que jamais, vivons de ces moments d’amour, au-delà de la raison.
Parfaitment dite, cher beau-frère.
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