dimanche 6 juin 2010

Ma nouvelle arme terroriste

Attention, mes amis, méfiez-vous de moi : je suis un dangereux terroriste ! D’ailleurs, il suffit de me regarder ! Ou plutôt de regarder ma petite valise de consultant qui vadrouille le monde.

Les contrôleurs burkinabés du vol Air France AF 547 Ouagadougou-Paris de ce vendredi 4 juin ne s’y sont pas trompés. Ils m’ont tout de suite reconnu ! J’étais celui qui avait déjà, à Paris, essayé de passer, en 2008, les contrôles de sécurité avec l’arme absolue : un rouleau de papier collant pour peintres ! Sans oublier bien entendu la fois où j’avais essayé de transférer dans l’avion Amsterdam-Bruxelles un précieux et dangereux élixir contenu dans une petite maison miniature qu’on m’avait offert dans l’avion New York-Amsterdam !

Les passagers du vol AF 547 (on se croirait presque dans le vol Oceanic 815 de la série Lost que je regarde actuellement) peuvent remercier ce brave contrôleur : grâce à lui, ils ne se sont pas fait crapuleusement agresser ! Avec un courage exemplaire, il a tout de suite repéré ma dernière invention terroriste : l’allonge multiprises que je trimballe avec moi un peu partout dans le monde depuis plus de vingt ans !

Ils m’ont donc enfin débusqué : de toute évidence, j’avais là une arme électrique très dangereuse. Il faut avouer que l’allonge en question était spéciale (et différente de la photo) : pour répondre aux nombreuses situations que j’ai rencontrées, elle était constituée d’un long fil brun – environ 5 mètres – à deux conducteurs. (J’en profite pour dire qu’il s’agit bien d’une allonge et non d’une rallonge : une rallonge, cela allonge quelque chose qui a déjà été allongé. La plupart du temps, j’allonge donc et je ne rallonge pas !)

Bref, mon allonge a été confisquée définitivement et les passagers du vol ont été sauvés. Enfin, ils l’ont été parce que cette confiscation m’a profondément bouleversé : il me restait dans mon sac les fils de mon chargeur d’ordinateur et dans ma valise ceux de mes hauts-parleurs portables, des chargeurs de mon téléphone portable et de mon appareil photographique. Bref, un véritable arsenal qui n’a pas eu l’air d’inquiéter le pandore en question. Il a même laissé passer une bouteille d’eau à moitié remplie !

Un drame a ainsi été épargné. De mon côté, ce n’est pas très grave : je remplacerai cette allonge indispensable pour un maximum de 5 euros. En réalité, la douleur est plutôt symbolique. J’ai fait toute ma carrière avec cette allonge. Je l’avais déjà quand j’étais instituteur, du temps d’ailleurs où un collègue avait écrit sur la multiprises le nom de ma tendre et chère. Chaque fois que je la branchais dans les hôtels qui m’hébergeaient un petit peu partout dans le monde, je pensais à elle et à ce temps où je travaillais avec des enfants !

Je suis peut-être un dangereux terroriste, mais, mine de rien, ce brave homme – qui n’a fait sans doute que son devoir – m’a volé une part de ma vie.

1 commentaire:

  1. Décidément, on se demande ce qui n'est pas dangereux ! Et que deviennent tous ces objets confisqués pour rien ?
    Mon père, il y a quelques années, avait naïvement emporté en avion un canif que lui avaient offert ses filles, un joli Laguiole, pour couper les fruits tropicaux des Antilles pensait-il. Evidemment il n'en a pas eu le loisir : quelle arme dangereuse, vite confisquée ! Et jamais retrouvée. Même si là le danger était plus évident, mon père en a été contrarié très longtemps, car c'était notre cadeau.

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