Dans les yeux de l’ami
Qui se fait du souci
Lors d’un départ aux armes
Y a le regard aigri
De ce père qui s’inquiète
Quand son fils le rejette
Se sentant incompris
Y a ce brin de tristesse
Quand la terre se révolte
De manière désinvolte
En montrant nos faiblesses
Y a cet abattement
De se sentir vidé
Avant de retrouver
L’insouciance de l’enfant
La vie est loin d’être une partie de plaisir. La joie des uns fait parfois naître la tristesse des autres. Il suffit d’une fille d'un autre qui réussit brillamment une étape de son parcours scolaire pour qu’on sente toute la difficulté d’assumer les échecs répétés d’un fils qui demeure fils chéri, malgré les désillusions. Il suffit d’une violence aveugle et stupide pour qu’on craigne la détente tant attendue. Il suffit d’un moment passager de solitude triste pour imaginer qu’il n’y a que le vide, partout.
Ce sont les petits riens de la vie. Ils ne sont rien. Mais ils font tout. Ils sont petits. Mais c’est à travers eux qu’on grandit. Ils ne font que passer, souvent ils sont déjà passés. Ils rôdent sans qu’on les identifie vraiment. Ils nous submergent parfois. Pourtant…
Pourtant, c’est à travers eux – souvent – qu’on communie avec le sens profond de notre vie. La désillusion devient l’occasion de se rapprocher. La violence externe et extrême permet de se resserrer autour d’un projet commun. Le vide débouche – sans qu’on sache trop comment – vers le plein délié qui crée le tout.
On se retrouve alors sans l’avoir voulu comme un enfant qui s’extasie devant le vol d’un papillon, devant la douce harmonie d’une bulle qui plane avant de s’éclater, devant la beauté éphémère de cette fleur insignifiante qui devient trésor parce qu’on l’offre à l’être qu’on aime. Et la vie reprend son cours.
Qu’est-ce qui fait vivre la vie
Qui nous porte au-delà de nous
Qu’est-ce qui nous rend fou
Qui nous donne autant d’envie
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